Spectacle du spectacle.
Par rapport aux modalités traditionnelles de l’art Jean Bedez contribue de manière déterminante au développement de la recherche d’un langage pluri-expressif dans le passage d’une forme d’expression à une autre. En un contexte de massification il remet en question les paramètres de fond et de forme. Après des recherches sur les fondements du langage pictural …
Les épuisés.
Les images sourdes de Jean Rustin font toute la radicalité de sa peinture. Ses personnages nous font face depuis des espaces désolés où parfois seuls, une chaise, un lit. Ils se découpent sur cette tristesse soutenant le corps échoué d’une femme au sexe béant, celui d’un homme assis, queue en main. On est loin pourtant de …
Reliefs et emprises.
Le nom de la jeune peintre allemande d’origine bulgare Oda Jaune est un nom d’emprunt. Oda en vieil allemand veut dire « précieux » et cela lui va bien. Quant à Jaune la référence est claire (pour un francophone). La couleur est attachée au soleil, à la lumière, au positif. Cette couleur est un symbole …
Entrechats et fragilité générale.
Jean Baptiste Courtier crée des «templums» particuliers à partir desquels l’image s’édifie et s’enclôt dans un but précis: faire sourdre le refoulé de l’inconscient. Les photographies deviennent de « beaux » prétextes à de puissants leviers pour perturber le réel. Le corps y avance presque nu; à demi « masqué » ou caché afin de séduire dans une économie théâtralisée. …
Dans la chaleur de la nuit.
Dans les photographies de Jean Depara (photographe d’un XXème siècle disparu avec lui) une virtuosité (sans effets) fait bouillonner la nuit où des clés d’amours possiblement clandestines chassent les nuages du lit des cieux. Des jambes se livrent à des dérives, elles enveloppent le regardeur de leur érudition. Aimer doit pouvoir s’écrire entre toutes ses …
Poésie triviale et urbaine.
Trop souvent le réel avale. Chrystel Mukeba, elle, le digère. Ou si l’on préfère elle lui donne du corps. La photographe sait que ce qui « va de soi » n’est pas ce qui est. Il faut aller plus profond. Déplacer. Ce déplacement impose un complet dépassement. Il fait surgir l’autre en soi dans sa complexité. Et quel qu’il …
Les perdants magnétiques
Les photographies d’Alisa Resnik effacent tout lustre. Le monde est glauque, il n’a plus rien de brillant. Les espoirs adolescents ou les illusions de la vieillerie sont effacés. Nous errons soudain au milieu de junkies dans des bâtisses qui n’ont d’immeubles que le nom. L’intimité est rendue à une sorte de nudité terrible: même habillée …
La libertine masquée.
Née à proximité du château de Dracula Mirka Lugosi doit au personnage « mythique » toute la périphérie fantasmatique de son imaginaire. Prêtresse sulfureuse underground des années 80, elle fut une figure incontournable de la scène fétichiste et membre du groupe expérimental noisy « le Syndicat ». Elle publia pour de nombreux magazines avec le photographe Gilles Berquet dont …
Cérémonies secrètes.
Paul Graham multiplie les voyages entre le Royaume-Uni et les États-Unis avec la volonté de se colleter sans concession avec la complexité du réel. Cette méthode qui privilégie la pluralité des mondes et des perspectives crée de fait – par delà les différences géographiques – un questionnement constant sur les possibilités et les pouvoirs de la …
À l’ombre des jeunes femmes en fleurs.
Celle dont l’enfance était bercée d’images cinématographiques, photographiques et de longues promenades dans les musées a renoncé à la banalité, l’indifférence, la médiocrité de coeur et d’esprit, l’égoïsme, l’égocentrisme. D’un univers familial triste, malade, médiocre d’un point de vue humain elle a tiré la force de son art et sa capacité de communication affective. L’artiste …
L’image et son doute.
Jane Lafarge Hamill produit une œuvre au statut particulier. Travaillant principalement sur le portrait elle enchâsse sa propre histoire dans celles de ses modèles en prouvant que toute saisie garde son secret. D’où la déstructuration progressive de ses images et leur « effacement ». Chaque portrait devient un « objet » de hantise et de méditation. Liquidant tout le …
L’étrange sentiment d’être désiré.
Il existe un « flow » dans la peinture de Lars Elling. Il n’est pas forcément contrôlé: il déborde, se décadre. De ce qu’on nomme désir ou amour rien n’est montré sinon de manière allusive, décalée. Mais la température est à la fièvre même si la peinture reste froide et semble peu propice aux plaisirs vertigineux dans …