Valeur Refuge.
Dans le regard d’ « Eléné », un éclat défie le temps. La peinture a beau dater d’hier (2017), elle n’en a pas moins saisi quelque chose d’atemporel. On pense aux masques mortuaires du Fayoum, à leur port de tête hiératique et à la façon dont ces figures qui nous fixent si tranquillement témoignent toujours …
Peintre en vanités.
Qu’il peigne un visage ou un crâne, Jean-Baptiste Boyer considère ses toiles comme des vanités. Il n’est pas dupe des sujets qu’il prend; tout n’est que nature morte. Image aujourd’hui de ce qui est, demain de ce qui a été, mais image tout de même. L’acte de figurer est une tentative parmi d’autres de s’élever …
Des peintures pour capter la lumière.
Les peintures d’Adrien Couvrat captent le regard, attirent par les subtils jeux de mélange de couleurs. Elles donnent l’effet d’un mouvement, d’ondulations. On a comme l’impression de volume. Le spectateur est alors incité à se déplacer et à découvrir les variations de couleurs. Si on peut y voir des échos avec l’Op Art, ses œuvres …
Jeux de territoires et communautés inavouables.
Nazanin Pouyandeh ose les corps et ses aimantations sans se soucier des genres qui se conjuguent sur un plan réaliste ou allégorique. Dans cette peinture les corps ne connaissent pas la peur de l’envahissement. Ils s’offrent tels des gouffres mécaniques et lascifs dont le creux déborde de partout et de nulle part et jusqu’en leurs fibres …
À la recherche d'un temps lointain.
Les effluves d’un temps lointain s’entremêlent à la nostalgie des souvenirs, le tout s’évaporant doucement des œuvres de l’artiste espagnol Miquel Wert. Réel questionnement avec la mémoire, on découvre un travail aux traits doux, aux personnages évanescents mais présents. La mémoire, toujours la mémoire. Que reste-t-il de nos souvenirs lointains? Quelle image renverra-t-on après notre …
Une recherche de connexion entre l'homme et son environnement.
Fabio Romano a d’abord cherché, au contact de la nature, la sensation d’une relation intense entre son corps et la campagne. Ses premières peintures expriment l’émotion qui naît de notre observation des paysages. Celles-ci nous invitent à plonger notre regard, à cheminer dans la nature. Elles rappellent le plaisir de la promenade dans des paysages …
L’évanescence de l’individu.
Un entretien Boum! Bang! Aujourd’hui les images sont partout. On ne peut passer une journée sans qu’elles nous assaillent presque inconsciemment. Que ce soit dans un journal, sur internet, à la télévision; ces visages inconnus, mais devenus familiers à force de les rencontrer inopinément, tournoient autour de nous dans un brouhaha identitaire. On ne connaît …
De quoi jouissons-nous?
Mi anges, mi démones, les amazones postmodernes de Martin Eder suggèrent une ambiguïté séductrice patente. Le flou entre le réel et son reflet est souligné en ce qui devient un dysfonctionnement de la psyché. L’œuvre pose en conséquence la question centrale de la peinture et de sa théâtralité. À savoir de quoi jouissons-nous? Les toiles permettent …
Foirades contre toute attente.
Tala Madani crée des visualisations qui entretiennent un rapport avec le crime – non contre la personne mais contre l’image. Crime intellectuel, mental totalement libre puisqu’il s’agit de tuer ce qui ne se dit, ne se fait ni ne se montre: éjaculations mentales, déchets du corps. L’artiste prouve que la seule recherche féconde est une alchimie …
Le portrait entravé.
Artiste pluridisciplinaire (vidéo, danse, théâtre, peinture, photographie, installation, marionnettes), Markus Schinwald chine de petits tableaux bourgeois anonymes, il les photographie pour ensuite modifier leur apparence avant de les confier à des restaurateurs de peinture qui finalisent d’étranges chimères. Le portrait « s’enrichit » alors d’appendices. Rubans et masques, voiles et prothèses inutiles entravent les visages. De telles …
Transgression du portrait.
Xevi Solà poursuit une quête paradoxale de l’identité avec fantaisie, charme et une drôlerie qui frôle parfois la caricature. La figuration – en clin d’œil autant à Francis Bacon, Amedeo Modigliani qu’à Vincent Van Gogh, Yue Minjun et Ai Weiwei, impose un humour poétique. Mona Lisa de Léonard de Vinci y devient presque androgyne en des …
Les épuisées.
Il existe dans la peinture d’Axel Pahlavi une rhétorique du silence des corps. En dépit de leurs jeunesses, ils sont en déréliction et sont saisis par l’artiste de manière frontale et dans une lumière aussi nue qu’eux-mêmes. Chaque femme devient l’insomniaque rêveuse soumise à l’immobilité des statues en un pur spectacle où l’image s’enfonce dans …