Fabio Romano a d’abord cherché, au contact de la nature, la sensation d’une relation intense entre son corps et la campagne. Ses premières peintures expriment l’émotion qui naît de notre observation des paysages. Celles-ci nous invitent à plonger notre regard, à cheminer dans la nature. Elles rappellent le plaisir de la promenade dans des paysages de campagne, là où notre esprit se sent libre de penser, d’imaginer, de rêver… Les couleurs de ses toiles témoignent de l’ambiance qui règne dans sa campagne italienne. Avec une série de touches picturales, Fabio Romano révèle les structures du paysage. Il invite le spectateur à se positionner, à le contempler et à en saisir sa morphologie. On retrouve dans ses peintures de corps la même technique. Le paysage semble s’imprimer sur l’esprit et la pensée de chaque individu.
Au fur et à mesure de ses voyages, cet artiste a développé des réflexions sur les relations entre l’homme et le lieu qu’il habite. Pour lui, les villes guident l’individu, elles régissent son comportement. Sa peinture est un aller-retour entre ses expériences de la ville et ses pensées sur le développement urbain.
Récemment, Fabio Romano tente, dans ses nouvelles expérimentations picturales, de connecter l’homme à son paysage. Dans ses peintures de la série « Bystander effect », en effet, la ville semble se fusionner avec le corps. Par succession de petites touches, d’un geste vif, il compose une vue d’un paysage urbain. Et un homme y dirige son regard. Il paraît vouloir s’y plonger… Les limites avec le portrait disparaissent presque. Celui-ci est à la fois proche et éloigné. Est-ce lui qui domine la ville ou la ville qui le domine? Des éléments géométriques viennent comme perturber la composition. Tels des constellations, ils suggèrent des points de repères, des connexions possibles entre les individus et son habitat… Ainsi, Fabio Romano met en évidence l’influence du lieu de vie sur l’individu. Ses compositions évoquent les pensées de l’individu, sa quête de compréhension du système urbain. Ses peintures manifestent également nos désirs et nos rêves de fabrique de la ville.
Une peinture de Fabio Romano est à découvrir à la Galerie Laure Roynette dans l’exposition collective « Summer show#1 – Matière Première », sous le commissariat de Soriana Stagnitta (jusqu’au 24 septembre).