Au miroir des ressemblances ou la peinture du genre.
L’avancée picturale de Rinus Van de Velde est celle d’une exigence que pourrait synthétiser la phrase d’Hunter S. Thompson: « Qu’arrivera-t-il quand ayant tiré de mon corps ce que mon corps avait pu dire, sur cette vie, tout au long de cette vie, il n’y aura plus à en écrire que la mort ou le silence? ». …
La noirceur des limbes.
« Jamais plus de dentelles – elle est vêtue de nue, de mots brisés de corps. Noire sœur puisque aucun nom ne reste et que l’être est né d’une perte ». René Quinon L’aube éteinte s’avance sur le monde de Justin Mortimer. Il n’y a plus d’attente sinon du déjà su et depuis toujours accompli. Et qui ne sera …
Effacements.
Brett Amory ne cesse « d’encendrer » le réel: d’’où la création d’images particulières. Elles ne peuvent créer une vision qui n’est plus possibilité de voir, mais impossibilité de ne pas voir dans le suicide des contours précis pour ce qui les contrarie. La clarté diffuse ne revient pas à éprouver un regard sur soi mais un …
L’insécable coagulation.
Les êtres peints par Antonio Lee sont collés puis s’étirant l’un de l’autre nul pour pouvoir se détacher. Mais l’espoir est impossible et face à eux le regardeur ne peut inférer de leurs qualités physiques et purement visuelles. Ils ont perdu leur autonomie dans leur induction. Sans doute ne se privent-ils pas de leur substance …
Des vanités qui n’en sont pas
« À qui vient des plaines de lumières, les corps ne sont que des évidences fragiles et tronquées du grand jour » Roger Munier . Il existe du Goya autant que de l’impressionnisme chez Alex Kanevsky tant sa manière de reprendre les images des vanités si fréquentes au XVIIème retrouve des accents douloureux. Il en va ainsi …
Fouilles du destin.
Creusant le corps jusqu’à en offrir que des fragments, Nicola Samorì laisse toutefois poindre dans son travail une énergie paradoxale car pas forcément macabre. Perforant les reliefs il atteint une intériorité violée là où surgit une décomposition corporelle qui dans la sculpture prend le relais de ce que l’artiste produit avec la peinture. Il touche à …
L’être et son miroir.
L’œuvre de Kenichi Hoshine semble s’inscrire sinon à la marge de l’art du moins dans les bords de l’image voire de sa disparition. Elle apparaît en s’effaçant comme en affaiblissant les traces et les stigmates d’une nostalgie sous l’attrait d’une neutralité comme si faire resurgir le passé pouvait être dangereux. L’artiste nous convie à le …
Black is beautiful.
Jérôme Lagarrigue ramène à une évidence qui passe inaperçue dans l’histoire du portrait: les noirs et les métisses sont sous-représentés. Ce qui pourrait plus ou moins se concevoir dans les siècles passés est devenu une absurdité que Jérôme Lagarrigue entreprend de réparer sans séparer la beauté du corps de la souffrance. Elle se dessine par touches …
Les « grimaces » de la nudité.
Juan Francisco Casas multiplie les feintes de la nudité dont il brouille les pistes sans pour autant la cacher. Une vérité s’approche par morceaux, fragments et poses qui interrogent jusqu’à la mise en scène des modèles. La nudité regarde le voyeur la regarder, s’interpose mais sans voile. Aux situations amoureuses et sexuelles se substituent leurs …
Doubles, hybrides et androgynes.
Korehiko Hino peint des personnages jeunes plutôt androgynes: il n’est pas toujours facile de discerner s’il s’agit de garçons ou de filles. Le sexe demeure donc indéfini et les âges quoique d’aube sans marquage précis. L’œuvre prend un caractère féérique par le traitement du visage. La bouche et le nez restent « normaux ». Les yeux le …
À toutes jambes.
Les femmes de Zhang Haiying sont des mixtes d’une escouade de « Madame Edwarda » au bordel de Georges Bataille et d’un parlement de (fausses?) vierges. Leurs jambes sont alertes et célèbrent à elles seules les charmes de celles qu’elles accompagnent dans leurs déplacements… Incorrigibles, ces égéries les exhaussent au besoin comme elles lèveraient le coude …
Service compris.
Léopold Rabus est un parfait iconoclaste. Dans la vidéo « L’eau du guide » des poules empaillées sont mises en scène selon un rituel étrange auquel préside un guide prophétique, mi religieux, mi païen. La voix off d’un gallinacé évoque son goût pour ce fumeux maître spirituel hirsute. Mais la vidéo souligne la beauté des paysages et …