Je de miroir.
« You would have to be half mad to dream me up. » (1) Lewis Carroll, « Alice in Wonderland » Balthus, Lewis Carroll, Serge Gainsbourg, Vladimir Nabokov et le mythe de la nymphette – pour les grandes lignes, voilà ce qui vient d’emblée à l’esprit de l’observateur des clichés de Claude Rouyer (2). L’oeuvre de Sally Mann affleure aussi. Sauf …
How many gods.
« It is understood. You breaks the law because the law breaks you. » (AKA/TISLAM) (1) À l’origine c’était le mot. L’identité. L’esthétique n’est venue qu’après. Quand le mot avait conquis le mur. Cri de minorités dans un contexte de crise raciale, sociale et identitaire. Phénomène générationnel. Les États-Unis, la Guerre du Vietnam, le rythm’n’blues, le rock, le …
L'immensité du seuil.
À une époque où nos représentations du sexuel – bien que sensément libéré – sont encore si près du trash (1), où le deuxième sexe se rebelle à poil sur l’autel d’un pouvoir phallocratique, la douce intimité de la chambre Cécile Hug palpite comme une veilleuse apaisante pour qui ce soir a peur du noir. …
L'intégrité de la peau.
« La peau est notre interface entre le dehors et le dedans. De tous les organes des sens, c’est le plus vital. Car on peut vivre aveugle, sourd, privé du goût et de l’odorat mais, sans l’intégrité de la peau, on ne survit pas. » Régine Detambel, « Petit éloge de la peau », Folio n° 4482, Gallimard, …
La tentation de l'aubépine. (1)
« Beaucoup d’émotions qui sont par elles-mêmes pénibles, peuvent devenir, pour (…) le spectateur (…) source de plaisir. » Freud, « L’inquiétante étrangeté et autres essais, Le créateur littéraire et la fantaisie », p.35, folio essais 93 Il y a l’évidence même, celle du sujet: le corps et l’objet. La douceur des taies, des plumes …
L’errance suspendue.
Né en Angleterre en 1953, Michael Kenna vit aujourd’hui à proximité de Seattle. Son point d’ancrage est donc à la fois le berceau d’une modernité rock (Nirvana, Pearl Jam, Jimi Hendrix…) et technique (Microsoft, Boeing…) et l’extrême nord du mythe du Far West, bordé d’eau, d’îles, de brume et de mystères. Photographe comme beaucoup, l’homme …
Les chimères du quotidien.
Ongles, peaux mortes, moutons de poussière, béton, vernis, piécettes: rebuts du quotidien, les composantes du travail de Lionel Sabatté sont loin du noble. Né en 1975 à Toulouse et ayant grandi en Outre Mer, l’homme, que son premier diplôme, un CAPES de STAPS, destinait plus à chronométrer les foulées d’adolescents sur les pistes d’athlétisme de …
Réalité augmentée
Amze Emmons est un artiste américain vivant à Philadelphie. Ses toiles, par leur technique de production hybride, sont à l’intersection du dessin, de la peinture et de l’impression. L’artiste nous emmène dans un univers pastel où les seules preuves de l’existence de l’humain sont les traces de son passage. Les oeuvres d’Amze Emmons évoquent pourtant …
Billets doux
Prenez le gros noyau de lassitude que couvent les transports en commun, nourrissez-le à l’engrais des mots et des couleurs, plantez tout ça dans une ville où l’ouverture d’esprit défend le street art et vous obtiendrez un terreau propice à l’éclosion d’œuvres spontanées. Philadelphie est de ces villes-là. Une entité qui, au lieu de craindre …
Les mots et les choses.
Jung Lee est née en 1972 à Séoul en Corée. Elle est diplômée en photographie du Royal College of Art de Londres et représentée par la ONE AND J. Gallery, créée à Séoul en 2005 et représentant la jeune création asiatique. De ces quelques informations d’ordre biographique, il faut retenir la pratique photographique, la formation …
L'art du contraste: délicat magnétisme.
Jeune peintre figuratif parisien, Pascal Vilcollet s’est toujours exprimé par l’image. Comme une espèce de suite logique, sa formation académique vient dire ce qui est: ce seront les gammes de couleurs, les lignes et la texture qui seront sa langue. Ses peintures, saisissantes, traduisent une maîtrise du contraste: techniques mixtes – acrylique, gouaches et crayons de …
Tourisme du désastre¹.
« La compassion est une émotion instable. Il faut la traduire en action pour ne pas qu’elle s’étiole. La question concerne ce qu’il faut faire des émotions qui ont surgi, du savoir qui a été transmis. Si l’on sent qu’il n’y a rien qu’ « on » puisse faire – mais qui est « on »? – et rien qu’ …