L’artiste a presque un nom de strip-teaseuse. Et le corps chez elle clame souvent la nudité. Mais le rapprochement s’arrête là. Quoi que… Car l’artiste sait jouer de la monstration obscène. Exit les dessous chics. Les culottes sont trop hautes, les soutiens gorges trop lâches mais cela permet une parade qui n’a rien de nuptiale.
Rita Lino clame son « je suis ». Et la blême nudité de femme se décline sexe à cœur, jambes sous leurs bas noirs ou affranchies. Bref l’artiste est libre de porter tout son corps comme elle l’entend: en transe comme au retrait.
Elle donne régulièrement de ses nouvelles à ses soldats inconnus qu’on nomme voyeurs, à ses petits lapins de terre. Pour autant elle ne se préoccupe pas des effets que ses œuvres suscitent en eux. Au mieux elle s’en amuse. Elle aime faire des hommes mais aussi des femmes ses égarés provisoires, leur rappeler qu’on n’est rien, à personne et pas même à sa propre image. Nulle question pour autant d’en faire le deuil: Rita Lino en multiplie les renaissances.
Jamais Narcisse mélancolique, l’artiste devient la mante peu religieuse qui vampe les voyeurs comme elle dégage la femme des gouffres engendrés par la maladie de l’idéalité. Seul le corps hante l’axe du monde: Rita Lino en provoque la renaissance car l’âme y est soluble.