Diplômée d’une licence en photographie de la Tisch School of the Arts de New York et d’un master en Arts Visuels de l’Université de Californie à San Diego, Diane Meyer s’intéresse à la photographie depuis le lycée, mais ce n’est qu’après l’accident de son frère, que la jeune photographe se pose la question de la mémoire et de la nostalgie; de la différence qu’il peut y avoir entre les souvenirs que le cerveau décide d’emmagasiner et ceux représentés par des éléments extérieurs. Les médecins n’étant pas sûrs que son frère retrouve entièrement ses capacités cérébrales, l’artiste se met alors en tête de lui faire revivre certains souvenirs à l’aide de photos de famille. Elle repense donc aux photographies qui représentèrent sa vie, et la série « Time spent that might otherwise be forgotten » pris forme, combinant certaines photos de son enfance à des photos capturées elle-même.

Diane Meyer, New Jersey 1978Diane Meyer, New Jersey I: 1978, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 5x7cm, 2011 ©
Diane Meyer, New Jersey 1979Diane Meyer, New Jersey  V: 1979, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 5x5cm, 2012 ©
Diane Meyer, New Jersey VI 1979Diane Meyer, New Jersey VI: 1979, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 5x7cm, 2011 ©
Diane Meyer, New Jersey III 1978Diane Meyer, New Jersey III: 1978, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 5x7cm, 2011 ©
Diane Meyer, New Jersey 1989Diane Meyer, New Jersey IX: 1989, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 6x8cm, 2012 ©
Diane Meyer, New Jersey 1992Diane Meyer, New Jersey XII: 1992, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 4x5cm, 2011 ©

Pour cette série, Diane Meyer choisi de coudre des points de croix de broderie directement sur la photographie, afin de détériorer la photo originale et de former une sorte de pixellisation de l’image. Ce qui l’intéresse, c’est la manière dont la photo permet de transformer l’instant en un moment nostalgique et, malgré le fait que certaines peuvent être considérées comme « ratées », elles se prêtent à conserver notre histoire. Comme le dit l’artiste « c’est parce que de larges parties de la photo sont cachées par la broderie que de petits détails, jusqu’alors insignifiants, apparaissent, ce qui permet à la vue d’ensemble et au contexte de s’effacer ».

Par cette broderie formant un aspect pixellisé, Diane Meyer a voulu créer une connexion entre le cerveau humain, qui ne retient que certaines informations (mémoire sélective) et le stockage digital, se trouvant tout autour de nous à travers les nouvelles technologies (et ayant une mémoire quasi infinie).

Diane Meyer, Monument ValleyDiane Meyer, Monument Valley: 2001, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 5x7cm, 2011 ©
Diane Meyer, Italy IVDiane Meyer, Italy IV: 2010, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 4x6cm, 2011 ©
Diane Meyer, Italy IIDiane Meyer, Italy II: 2010, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 5x7cm, 2011 ©
Diane Meyer, Time spent that might otherwise be forgotten Diane Meyer, Série « Time spent that might otherwise be forgotten » ©
Diane Meyer, Time spent that might otherwise be forgottenDiane Meyer,  Série « Time spent that might otherwise be forgotten » ©
Diane Meyer, Berlin Mauer ParkDiane Meyer, Berlin: Mauer Park, Série « Time spent that might otherwise be forgotten », 5×7 cm, 2012 ©

Diane Meyer travaille actuellement sur un nouveau projet qui devrait voir le jour en 2014, pour les 25 ans de la chute du Mur de Berlin. L’artiste se base sur toutes les incongruités que révèlent les nouvelles structures construites après le 9 novembre 1989. Son travail se tourne donc vers l’architecture de la ville, ou comment le Mur fait toujours partie intégrante du passé, sans pour autant laisser de traces visibles.