Matthew Brandt est un jeune photographe de 30 ans, vivant et travaillant à Los Angeles. Après avoir étudié à la Cooper Union de New York et à l’UCLA de Los Angeles, c’est en retournant dans la ville des anges pour passer son Master Of Fine Arts qu’il décide d’ouvrir ses champs d’expérimentation.
Inspiré par la corrélation entre les méthodes d’imprimerie et les processus de fabrication des images datant du début de la photographie au XIXème siècle, Matthew Brandt crée ses impressions en utilisant les éléments physiques de ce qu’il photographie. L’artiste réinvente les techniques photographiques traditionnelles à travers différents procédés de production, tel que la fabrication de papier fait-main (en créant du charbon à partir des arbres photographiés dans sa série « Trees ») et la gomme bichromatée (procédure d’impression du XIXème siècle basée sur la sensibilité à la lumière des bichromates).
Matthew Brandt, Big Bear Lake CA A1, 72×105 cm, 2011 ©
Matthew Brandt, Marys Lake MT 2, 72×105 cm, 2011 ©
Matthew Brandt, Yuba Lake CA 3, 30×40 cm, 2010 ©
Matthew Brandt, Lake Union WA 4, 30×40 cm, 2010 ©
Pour sa série « Lakes and Reservoirs », Matthew Brandt photographie des lacs ou des réservoirs, en se rapprochant au maximum de la photographie dite de « calendrier », tout en collectant l’eau de ces derniers. Après avoir réalisé un C-print (impression sur papier de négatifs couleurs), l’artiste le fait tremper plusieurs jours, voire plusieurs semaines dans l’eau recueillie. Comme il le dit, « [il] attend de l’eau qu’elle brise sa propre image photographique. » La photographie alors obtenue est la conséquence de l’image plongée un certain laps de temps dans cette eau, ce qui permet d’affecter les différentes couches de couleur qui composent l’image.
Matthew Brandt, Yuba Lake UT 7, 30×40 cm, 2010 ©
Matthew Brandt, Dexter Lake OR 3, 30×40 cm, 2010 ©
Matthew Brandt, American lake WA D5, 46×64 cm, 2011 ©
Matthew Brandt, Hills Creek Lake OR 4, 30×40 cm, 2009 ©
Matthew Brandt, American lake WA E3, 46cmx64 cm, 2011 ©
À travers ses photographies, Matthew Brandt questionne donc le lien qui existe entre ce qui est réel et ce qui est visualisé. Le résultat de cette expérience donne des images célestes, lunaires et quelque peu organiques, où chaque photographie est unique car c’est grâce au hasard du temps que la déformation des images se crée.