Dans son atelier au bord du canal Saint-Denis, Anne Slacik aime observer l’eau. Elle puise son inspiration face à la nature. Parfois, c’est une lecture d’un texte, d’un poème ou l’écoute d’une musique qui la guide vers une peinture. Elle expérimente toutes sortes de techniques picturales, l’huile, l’aquarelle, sur des petits et très grands formats. En effet, elle fait courir la peinture sur ses supports, dépose sa matière, fluide, et telle une alchimiste, crée de subtiles variations de couleurs, vient comme creuser l’espace et faire ressortir des éclats lumineux. Ses œuvres invitent à rêver, à songer, à s’imaginer des parcours, le plaisir d’arpenter et de découvrir peu à peu un paysage.

Anne Slacik, Miroir
© Anne Slacik, Miroir 3, papier marouflé sur toile 80×120 cm 2016
Anne Slacik, Miroir
© Anne Slacik, Miroir 5, papier marouflé sur toile, 80×120 cm, 2016
Anne Slacik, Miroir
© Anne Slacik, Miroir 6, papier marouflé sur toile, 80 x120 cm, 2016
Anne Slacik, Orange
© Anne Slacik, Orange 2, Papier marouflé sur toile, 120×80 cm, 2016
Anne Slacik, Petit emeraude
© Anne Slacik, Petit emeraude 3, 20 x40 cm, 2017

Dans ses peintures à l’huile sur toile, des couches de matières picturales suggèrent des traces d’un paysage possible, un milieu en transformation constante. Anne Slacik saisit des moments, traduit des phénomènes physiques. L’artiste invite le spectateur à naviguer, à se laisser porter par les mélanges subtiles de couleurs.

Dans ses aquarelles, elle représente les végétaux, arbres, fleurs, dans ce même mouvement de flottement, animés par le souffle du vent. C’est aussi à travers les livres peints que cette peintre s’exprime. Sur ces œuvres singulières, la couleur vient épouser les mots. Anne Slacik révèle les émotions, les sensations qui naissent face au paysage.

Anne Slacik, Petit Poeme Abstrait
© Anne Slacik, Petit Poeme Abstrait 2, 175×175 cm, 2017
Anne Slacik, Petit Poeme Abstrait PPA2
© Anne Slacik, Petit Poeme Abstrait PPA2, 175×175 cm, 2017
Anne Slacik, Verte
© Anne Slacik, Verte 1, 80×80 cm, 2016
Anne Slacik, Verte
© Anne Slacik, Verte, 80×80 cm, 2017

La Galerie Hervé Courtaigne lui consacre actuellement une exposition dans laquelle elle a regroupé des séries de peintures de différentes techniques et périodes.

« Passages », le titre de l’exposition fait écho à son travail de coloriste: les couleurs s’entrecroisent et différents jeux de passages de matières colorées se découvrent. Dès l’entrée, une grande toile « Prometeo » aux nuances de roses inspire à se souvenir de moments vécus, où une couleur ressort plus qu’une autre, réminiscence d’un instant entre deux. Un rythme s’en dégage… Son point de départ est une musique de Luigi Nono. Une petite toile issue de sa série « Woods’town », réalisée à l’occasion de l’exposition collective « Une île » au 6b à Saint-Denis, fait ici écho avec une autre grande toile aux mêmes variations colorées. D’autres peintures sont un hommage à un poème de Victor Hugo.

Anne Slacik, Prometeo
© Anne Slacik, Prometeo (a Luigi Nono), 160×300 cm, 2013

Ses œuvres sur papier contre-collées présentent elles, une atmosphère lumineuse; des éclats d’épaisseur picturale créent des ponctuations, une sorte d’écriture. Une légèreté et une certaine douceur ressortent également de ces peintures.

Dans ses huiles sur toile, Anne Slacik joue sur la révélation progressive d’espaces, de paysages perçus, parcourus. Ainsi, un temps long est nécessaire pour que se dévoilent, au fur et à mesure, différents moments d’observation… Chaque œuvre contient comme un espace-temps donné, une histoire.

Anne Slacik, Emeraude
© Anne Slacik, Emeraude, papier marouflé sur toile, 120x80cm, 2016
Anne Slacik, la Pente de la rêverie 5
© Anne Slacik, La Pente de la rêverie 5 (Victor Hugo), huile et pigments sur toile, 130×130 cm, 2015
Anne Slacik, Le réveil Profond
© Anne Slacik, Le réveil Profond (Scelsi), 180 x212 cm, 2013
Anne Slacik, Maguelone
© Anne Slacik, Maguelone 16, 24×33 cm, 2015
Anne Slacik, miroir
© Anne Slacik, Miroir 2, papier marouflé sur toile, 120×80 cm, 2016

Passages, Exposition d’Anne Slacik à la Galerie Hervé Courtaigne, jusqu’au 4 mars 2018