Les deux artistes Anne Brunet (née en 1982 à Saint Etienne) et Guillaume Josué (né en 1976 à Pau) s’étaient réunis le temps d’une exposition à l’automne 2009 à la Galerie Jeannette Mariani. Nous vous présentions le travail de la première, dessinatrice, voilà quelques semaines à travers un article et un portrait vidéo. Quant au second, il aime à manier le signe et le symbole. Il a fondé à Biarritz « L’Atelier »: un lieu de création et d’exposition qui présente la particularité d’avoir une vitrine sur rue, les passants étant invités à découvrir l’intimité du travail de l’artiste. L’exposition «Tout doit disparaître» était moins une exposition collective que la monstration d’un travail commun dont le ciment pourrait être l’amitié, décidément une valeur fidèle à la Galerie Jeannette Mariani.
Les artistes ont travaillé de manière quasi organique: l’un débute le trait tandis que l’autre le termine, tant et si bien qu’il serait presque impossible de déterminer où commence le travail d’Anne Brunet et où s’achève le dessin de Guillaume Josué. Ensemble, ils proposent une réflexion sur la question du signe, du symbole ayant pour finalité la vente d’un produit courant. L’image qui trompe, qui envoûte.
À travers cette série, ils questionnent le signifié et le signifiant de la culture de masse, de la publicité aux divertissements. Porcinet côtoie l’enfant d’Haribo, à la coupe au bol et au sourire figé – parce que Haribo c’est beau la vie, pour les grands et les petits. Ariel, la petite sirène, aux cheveux dignes des starlettes de L’Oréal, se voit affublée d’une boîte de poudre à lessive. Il s’agit de témoigner, de dénoncer l’hyperconsommation: c’est un détournement doux-amer, voire naïf-cynique, de l’univers du signe publicitaire qui ne cesse de produire « des quantités toujours plus grandes de déchets symboliques » comme disent les deux artistes.
De plus, les titres des oeuvres participent au discours de cette réflexion. De cette manière, ils convoquent la mémoire du spectateur: Anne Brunet et Guillaume Josué sont parvenus, avec brio, à repenser un nouvel espace imaginaire fait de codes et d’iconographies partagés par chacun: un espace où ces signes sont reconnus et déconstruits.