Anne Brunet (née en 1982 à Saint Étienne, vit et travaille à Paris) est une amoureuse du trait. Après un passage éclair (et malheureux) dans le monde de la communication visuelle, elle ouvre un Myspace, plateforme considérée alors comme un moyen de découvertes et de propositions artistiques. Peu de temps s’écoulera avant qu’elle ne soit approchée par la directrice artistique de la Galerie 13 Sévigné, devenue la Galerie 13 Jeannette Mariani. De cette rencontre naîtra une belle collaboration.
L’art d’Anne Brunet est une invitation au voyage onirique et spirituel. Le trait est pur mouvement, un élan graphique qui permet l’élévation. Il est une déambulation dans les méandres de l’histoire de l’art. L’artiste dit son amour pour les grands maîtres d’autrefois et leurs ateliers foisonnants dans une oeuvre épurée et dense, baroque et évanescente. Les motifs de la peinture sacrée et profane, les tableaux de Botticelli, de Manet ou d’Ingres sont réinvestis avec la majesté simple de l’encre sur papier blanc, parfois colorés d’une gouache qui se pose sur le dessin plus qu’elle ne s’impose à lui. Cet ensemble de toiles porte un titre évocateur : Les Classiques Chimériques. Jouant de la réinterprétation, Anne Brunet appose avec respect le filtre de sa démarche sur des oeuvres grandioses. Les muses des grands maîtres se voient muées en de jolies et étranges créatures dont la beauté est déplacée. Anne Brunet sollicite notre oeil et nous projette au coeur d’une histoire de l’art revisitée avec talent.
L’iconographie religieuse est omniprésente dans ses dessins et ses toiles. L’artiste déclare avoir baigné dans ce monde emprunt de symboles à la puissance redoutable. Anne Brunet se souvient de la maison de sa grand-mère, fervente catholique, remplie de cette pléthore de signes. L’artiste affirme s’ouvrir aux autres religions et courants spirituels, à la religiosité et au sacré en soi, s’inspirant et se nourrissant également de références poétiques et positivistes. Ce qui l’intéresse, c’est l’idée de symbole qui se suffit à lui-même pour exprimer un message. Certaines compositions traduisent une noirceur, anti-thèse de la féérie, complément du rêve. Une dimension qui, sans doute, se rapproche de la notion de rédemption, au coeur de la religion catholique, qui lui rappelle les mises en garde de sa grand-mère quant au dualisme entre le Paradis et l’Enfer.
Le trait d’Anne Brunet révèle une sensibilité à fleur de papier où les personnages, plongés dans un environnement foisonnant , parcourent ses feuilles traversés par une féminité et une sensualité affirmées (regardez les talons et autres bas résille). La dessinatrice développe son dessin sans limite, évoquant une horreur du vide.
La plasticienne est toujours représentée et soutenue dans son travail par la Galerie 13 Jeannette Mariani. Aujourd’hui, une amitié s’est nouée entre l’artiste, Jeannette Mariani et Emmanuelle Boucher, en charge de la galerie. Véritable havre de paix, à deux pas de la Place de la Concorde et de la Galerie Nationale du Jeu de Paume, la chaleureuse Galerie 13 Jeannette Marianni vous accueille du mardi au samedi, de 11h à 19h.
En 2010, Anne Brunet a décoré de ses dessins et sculptures les vitrines de Noël du Printemps Hausmann à Paris.
36 rue du Mont Thabor
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Du mardi au Samedi de 11h00 à 19h00