« Le langage de la vérité est simple », disait Sénèque au début de notre ère. Bon, d’accord, à l’époque il suffisait de dire quelque chose sur un ton solennel pour en faire une citation, vu que rien n’avait été encore dit. Toutefois, l’oeuvre de Nathaniel Russell, deux millénaires plus tard, vient faire écho à ces paroles. Il prend son temps, « The Crooked Arm », mais tout ce qu’il désire, c’est aider les gens!

La preuve? Sa série « Fliers and Fake Books », au sein de laquelle il distille ses précieux conseils de vie sous forme de messages poético-philosophiques adressés à tous. Non-content de se montrer ainsi philanthrope avec ses semblables, il nous met littéralement la cervelle en ébullition avec son ton universaliste, à la limite de la prédication, mêlé à un fond pour la plupart du temps complètement surréaliste. Des faux livres, et surtout de vraies-fausses petites annonces aux contenus loufoques certes, mais appelant à la réfléxion.

Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell

Bien que la série ait été à l’origine publiée dans un fanzine dispo ici, il est difficile de s’empêcher d’imaginer les réactions des passants face à de telles annonces. Car si certains messages sont immédiatement reconnaissables comme absurdes (principalement parce qu’ils donnent la parole aux animaux, tel un chien vous invitant à joindre les rangs de la révolution, plutôt que d’être paumé, comme la plupart des clébards sur ce genre de papier), d’autres laissent le doute quand à l’existence de services encore inconnus à ce jour ou de groupuscules activistes incitant à brûler leurs maisons. Si des lecteurs sont motivés pour se lancer dans l’aventure fascinante que pourrait être l’ouverture d’un restaurant de Tacos Conceptuels, qu’ils contactent la rédaction de B!B! avec grande hâte.

 Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell © Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell

Les traits sont bruts et simples. Les phrases sont courtes, mais capitales, et résonnent tels des Mantras dans l’esprit du spectateur. Lorsque mots et images sont combinés de façon idoine, les significations sont altérées, optimisées. Les perceptions et les symboliques se déclinent selon la pensée de chacun. Une résonance se crée avec cette petite part en nous-même qui cherche sans cesse à briser l’habitude pour sublimer nos existences. Nathaniel Russell cueille les bons mots et les collectionne au gré de ses propres explosions de lucidité: il ne lui reste plus qu’à attendre le moment le plus juste pour en faire usage.

Le créateur revendique lui-même exécuter certaines oeuvres rapidement, les renier à cause de leur prétendue stupidité, pour au final revenir sur ses opinions et leur trouver un sens. Cette façon empirique d’aborder son propre travail, dopée à l’auto-critique et à la modestie, le place dans une catégorie d’artistes engagés dans un travail sincère, exemplaire. Il « essaie de ne pas trop essayer », selon ses propres termes. Chaque création devient alors une invitation, une porte ouverte vers une réfléxion intime, propre à chacun de nous. Et d’une simple image associée à une phrase découle une rivière de « et si… ».

Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell

Une petite annonce est un court message inséré dans un journal, un périodique ou un site web, et bien souvent affiché dans la rue ou d’autres espaces publics dans le but d’annoncer la mise en vente ou en location d’un bien, de proposer ses services ou de retrouver son animal familier qui s’est fait la belle avec les autres mutins à poils, à plumes et à nageoires. Nathaniel Russell vous suggère de retrouver votre imagination perdue en créant une faille dans votre cortex atrophié. Jusqu’à ce que vienne le moment de passer à ses peintures. Et là, libre-arbitre pour tout spectateur, fin de l’analyse: le cerveau de votre dévoué rédacteur vient tout juste de se transformer en un Taco d’un genre nouveau.

Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell
Nathaniel Russell© Nathaniel Russell