Un entretien Boum! Bang!
Le photographe américain Randy P. Martin, toujours accompagné de son argentique Yashica T5 et de son compact numérique Fujifilm X-Pro 1, capture le plus souvent ses amis et les lieux dans lesquels il voyage, souhaitant avant tout garder des souvenirs de ses excursions en bonne compagnie. Fasciné par la grandeur écrasante des paysages qu’il traverse et la petitesse de l’Homme face à cette immensité, ce globe-trotter en a fait le sujet principal de son travail. Entretien avec cet artiste aux photographies donnant des envies d’évasion.
© Randy P. Martin, Portrait
B!B!: Comment êtes-vous parvenu à la photographie et quel est votre parcours artistique?
Randy P. Martin: La photographie a progressé assez naturellement lors de mon adolescence lorsque le skateboard était ma vie. Après une très mauvaise blessure à la cheville, j’ai arrêté cette activité pendant des mois. Se mettre derrière son appareil et capturer mes amis est devenu mon truc. Finalement, cela m’a amené à trouver de la magie dans ma chambre sombre au lycée. Depuis, je ne quitte plus la maison sans un appareil photo sur moi.
B!B!: Quelles sont vos influences?
Randy P. Martin: Les vastes paysages, mes amis, l’isolement, les road trips, la mer…
B!B!: Comment décririez-vous votre travail?
Randy P. Martin: Comme un voyage documentaire.
B!B!: Parlez-moi de vos choix esthétiques.
Randy P. Martin: Mon cerveau reste bloqué sur des sujets centraux. Il aime voir quelque chose aussi minuscule que possible dans des paysages écrasants. Je prends souvent du temps pour fuir la personne que je veux shooter afin d’obtenir le juste point de vue avant d’appuyer sur le déclencheur.
© Randy P. Martin, Bloomington, Indiana U.S.A, Septembre 2012
© Randy P. Martin, Aguanga, California U.S.A, Juin 2013
© Randy P. Martin, White Salmon, Oregon U.S.A, Mars 2014
© Randy P. Martin, Zion National Park, Utah U.S.A, Juillet 2014
© Randy P. Martin, Corbett, Oregon U.S.A, Décembre 2013
© Randy P. Martin, Shimla, Himachal Pradesh India, Mai 2010
© Randy P. Martin, Bryce Canyon National Park, Utah U.S.A, Juillet 2014
© Randy P. Martin, Timberline, Oregon U.S.A, Octobre 2013
© Randy P. Martin, Pacific City, Oregon U.S.A, Juillet 2013
B!B!: La nature est un thème important dans votre travail. Parlez-moi de votre relation avec elle.
Randy P. Martin: Sans la nature et l’aventure, je ne pense pas que je possèderais aujourd’hui un appareil photo. Toute la raison pour laquelle je fais de la prise de vue est de documenter de grands moments passés avec des amis proches, et cela signifie sortir dans les bois, les montagnes ou encore la côte aussi souvent que possible.
B!B!: Les humains, a contrario, semblent souvent minuscules face à la nature dans vos photographies. Pourquoi?
Randy P. Martin: Je crois que le fait de voir un petit personnage dans un grand paysage permet de donner une perspective dans l’échelle des choses. Nous sommes si peu. C’est une leçon d’humilité.
B!B!: Quels sont vos futurs projets?
Randy P. Martin : En ce moment, je vis au Nord-Ouest Pacifique des États-Unis. Il y a des possibilités infinies d’exploration ici et j’ai l’intention de documenter cela autant que possible. J’aimerais faire une randonnée sur le sentier John Muir dans un avenir proche, et aussi traverser l’Amérique du Sud en moto très prochainement. Un livre sortira peut-être sur ce projet.
B!B!: Donnez-moi votre vision du monde.
Randy P. Martin: C’est un endroit assez foireux, et je veux voir tout cela.
B!B!: Décrivez-moi une journée type.
Randy P. Martin: Je sors du lit quand je me sens bien et prêt. Je fais du café. Je laisse sortir mon chiot dans la cour et le jardin. Je réponds aux demandes. Je retouche mes photos et les poste sur les réseaux sociaux. Je prends un journal et me dirige vers le jardin aux roses sur mon vélo. Je retourne ensuite sur l’ordinateur pour trouver davantage de photos liées à des enquêtes. Je vais au marché en haut de la rue pour dénicher de nouvelles plantes d’intérieur et de jardin et j’achète probablement une boisson à la noix de coco. Je m’assois ensuite sous le porche et regarde vivre le quartier. Je retrouve des amis au bar local pour un whisky où à la piscine. Tous les jours je peux trouver une voiture si je souhaite faire une randonnée avant le coucher du soleil.
© Randy P. Martin, South Point, Hawaii U.S.A, Mai 2013
© Randy P. Martin, Death Valley National Park, California U.S.A, Mars 2013
© Randy P. Martin, Glacier National Park, Montana U.S.A, Septembre 2013
© Randy P. Martin, South Point, Hawaii U.S.A, Avril 2013
© Randy P. Martin, Waimea, Hawaii U.S.A, Juin 2013
© Randy P. Martin, Denali National Park, Alaska U.S.A, Septembre 2013
© Randy P. Martin, Chicago, Illinois U.S.A, Septembre 2012
© Randy P. Martin, Canon Beach, Oregon U.S.A, Janvier 2014
© Randy P. Martin, Tillamook, Oregon, U.S.A, Mars 2014
© Randy P. Martin, Glacier National Park, Montana U.S.A, Septembre 2013
B!B!: Si vous étiez un photographe célèbre, qui seriez-vous?
Randy P. Martin: Je ne me suis jamais vraiment plongé dans le monde des photographes célèbres. Je ne pourrais même pas nommer plus de photographes qu’Ansel Adams pour vous.
B!B!: Une œuvre d’art?
Randy P. Martin: Je pense que le travail de Mark Rothko me résume assez bien.
B!B!: Un personnage historique?
Randy P. Martin: Je vais aller de l’avant, être trop ambitieux et dire David Attenborough. Mon homme.
B!B!: Un livre?
Randy P. Martin: « The National Parks Portfolio » de Robert Sterling Yard.
B!B!: Une chanson?
Randy P. Martin: « No Waves » de Fidlar.
B!B!: Si vous pouviez convier plusieurs personnalités, vivantes ou non, à dîner, qui seraient-elles?
Randy P. Martin: John Muir, David Attenborough, Jon Ronson, Erica Yeater, Danielle Ross, Marlon Geller et ma mère.