Figure centrale du panorama du design et du clip vidéo musical danois durant les années 80-90, Peter Rothmeier Ravn se met à la peinture à l’huile au début des années 2000 et devient un des peintres incontournables de Copenhague.
C’est par leur minimalisme, avec leur gamme de couleur restreinte ( gris, blanc, beige et noir, parfois rouge) et leur grand format ( généralement de 80×80 à 160×160), associés à une touche d’humour absurde que les peintures de Peter Rothmeier Ravn percutent le spectateur. Elles mettent en scène des hommes ayant toutes les caractéristiques vestimentaires du cadre moyen; costumes sombres bien coupés, chemises blanches immaculées et chaussures en cuir impeccablement cirées. Mais ces hommes portant tous les signes extérieurs d’une bonne réussite sociale sont au bord de la crise de nerf. Les costumes qu’ils portent ne sont que des artifices qui ne peuvent contenir l’explosion; « chassez le naturel, il revient au galop ». Certains se contorsionnent, s’affaissent, se battent, d’autres se réfugient sous une couverture ou disparaissent par petits morceaux mais tous laissent tomber le masque. On peut voir s’exprimer la tension que l’on vit tous et qui se joue entre ce qu’on est, ce qu’on veut être et ce qu’on attend de nous.
« Mon travail parle des conditions existentielles de base des relations, des interactions et des relations entre l’individu, l’autorité et des normes sociales. Ca parle du dialogue intérieur qu’a chaque individu tout au long de la vie. Personne n’entend cette conversation car elle se passe à l’intérieur de nous ».
Peter Rothmeier Ravn, Aldersprcaesidenten, 2008 ©
Peter Rothmeier Ravn, Back, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, Board, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, Cardinal elevation, 2010 ©
Peter Rothmeier Ravn, Company, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, Couch, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, Dialog, 2010 ©
La décontextualisation des scènes présentées (le fond des toiles étant toujours neutre) aide à faire passer le message de Peter Rothmeier Ravn; ce n’est pas l’attitude de ces hommes peints dans des positions frôlant parfois l’absurde qui est ridicule, mais toutes ces règles sociales qui nous contraignant à correspondre à un stéréotype. Ainsi, bien que les personnages de ces peintures représentent une catégorie sociale spécifique, on se sent concerné, on se questionne car chacun peut se retrouver dans ce besoin de relâcher la pression.
« Mon inspiration vient de situations qui m’entourent, de choses que je perçois sur des visages, de ce que je lis dans les livres ou juste auxquelles j’ai pensé. Alors je recrée la situation avec des modèles masculins, je fais des croquis ou des photos, et quand je commence à peindre, je modifie encore. »
Peter Rothmeier Ravn, Framework, 2010 ©
Peter Rothmeier Ravn, I non indifferenti, 2010 ©
Peter Rothmeier Ravn, If you could see me (upside down), 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, Leaving buildings, 2010 ©
Peter Rothmeier Ravn, Luggage, 2010 ©
Peter Rothmeier Ravn, Mask, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, Part of me has already left, 2010 ©
Peter Rothmeier Ravn, Position, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, Rainbow warrior, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, Rotkappchen, 2010 ©
Peter Rothmeier Ravn, Suspension, 2010 ©
Peter Rothmeier Ravn, The shock of the old, 2009 ©
Peter Rothmeier Ravn, Things we left on the floor, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn, UM, 2009 ©
Peter Rothmeier Ravn, Vanishing point, 2011 ©
Peter Rothmeier Ravn offre un autre regard sur l’Homme dans ses monochromes qui sont en fait des portraits, toujours au même format, 30×30. Monochromes car, de ces camaïeux de gris émergent des visages aux traits flous, presque difformes, mais à la présence marquante et sereine, se suffisant à elle-même. Il n’y a plus de combat intérieur qui s’exprime, juste une identité dans toute sa nuance et sa globalité.
Peter Rothmeier Ravn ne cherche pas à intellectualiser une démarche, mais à laisser s’exprimer des émotions intenses et profondes, ce qui fait qu’on assiste à une certaine confrontation presque physique entre les spectateurs et les œuvres.