Le jeune prodige de la photographie vient de sortir son deuxième livre intitulé « Freiheit ». À cette occasion Boum! Bang! a choisi de lui poser quelques questions sur son travail et sa démarche artistique.
Boum! Bang!: Bonjour Patrick, peux-tu te présenter?
Patrick Welde: J’ai 24 ans, je suis styliste freelance passionné d’images.
Boum! Bang!: Il me semble que tu as fait une école de mode, cette formation a-t-elle eu une incidence dans ton travail photographique?
Patrick Welde: Oui pendant ma formation j’étais souvent ennuyé par les contraintes scolaires (dessins techniques, photoshop), c’est pourquoi j’ai toujours essayé de mettre en relation la photo et mes études pour me sentir plus à l’aise avec ce que j’avais envie de raconter.
Boum! Bang!: Quelles sont tes influences?
Patrick Welde: Je suis influencé par le monde qui m’entoure, il peut s’agir d’un film que j’ai vu, un spectacle, ce que je lis… Par ailleurs, je suis fasciné par les personnes que je croise dans le métro, je me demande toujours d’où ils viennent. Souvent je les prends en photo pour garder un souvenir.
Boum! Bang!: Pourrais-tu nous parler de l’évolution de ton travail ces cinq dernières années et de ce qui a participé au raffinement artistique de tes recherches (rencontres déterminantes, changement de cadre, nouvelles influences…)?
Patrick Welde: J’ai débuté la photographie en 2010 à Strasbourg avec un appareil photo jetable que je transportais toujours avec moi. Hanté par la perte des gens que j’aime, je n’ai pas arrêté de les prendre en photo. Puis j’ai continué, j’ai voulu raconter des choses à travers certaines images, c’est une fois arrivé à Paris que j’ai pris conscience de la chance que j’avais de vivre dans un village. C’est là-bas que je produis encore la majorité de mes photos.
Boum! Bang!: Tu sors actuellement ton deuxième livre intitulé « Freiheit ». Pourquoi ce titre? Peux-tu nous parler de ce projet ?
Patrick Welde: « Freiheit » est un livre qui a été fait en collaboration avec des amis: Anthony Stephinson et Coralie Ruiz avec qui je travaille depuis maintenant deux ans sur différents projets.
Nous avons une relation de confiance qui nous permet de réaliser de belles choses ensemble. « Freiheit » veut dire « Liberté » en Allemand. J’ai choisi ce titre car ce sont des images prisent à vif sans mise en scène. C’est surtout ma vie en images. Je tenais à l’époque un blog sur lequel je postais ces clichés comme un roman photo avec des chapitres. J’ai alimenté ce blog pendant cinq ans puis j’ai arrêté de les diffuser en ligne. C’est ainsi que nous avons décidé de publier ce livre.
Boum! Bang!: Quelle est ton obsession du moment?
Patrick Welde: Du « moment » je dirai la danse. Je suis toujours à la recherche d’un spectacle intéressant à voir. Le travail de la chorégraphe allemande Pina Bausch me parle beaucoup. Je trouve ça très touchant. J’ai regardé le spectacle « Kontakhof » et sa reprise « Les rêves dansants » au moins dix fois. C’est vraiment beau, le décor, les acteurs, les vêtements…
Boum! Bang!: Y a-t-il des domaines que tu n’as pas encore exploré et sur lesquels tu souhaiterais te pencher prochainement?
Patrick Welde: Oui j’ai envie de travailler sur un court métrage, je ne sais pas si j’en suis capable mais peu importe j’ai envie d’essayer. Ce serait l’histoire d’une jeune fille vivant dans un village. Mon rêve serait aussi de faire revenir à l’écran l’émission « Strip-Tease ». Je pense avoir cette envie depuis la fin de l’émission en 2012 et je n’arrête pas d’y penser. C’était pour moi quelque chose d’authentique et de touchant loin de ce que l’on peut voir aujourd’hui en terme de magazine de société souvent monté de toute pièce frôlant parfois le ridicule.
Boum! Bang!: Malgré des thématiques parfois dures, il ressort toujours une immense tendresse dans tes portraits et tes photographies. Je pense à chaque fois à Gilles Deleuze qui parle du point de démence comme la source du charme (de l’être humain). Comment choisis-tu ceux que tu captures?
Patrick Welde: Je ne sais pas si je choisis ce que je capture, j’ai juste besoin d’être touché par ce que j’ai face à moi, que ce soit une personne ou un lieu. Tant qu’il raconte quelque chose à mes yeux c’est le plus important.