Anarchitecture est une série de créations photographiques de l’artiste Olivier Ratsi, qui s’articule autour des représentations de l’espace et de l’expérience du réel. Fragmentant puis recomposant des photographies de grands ensembles urbains prises à divers endroits du monde, Olivier Ratsi joue avec la perception de notre environnement urbain quotidien pour en questionner les références.
Artiste visuel, membre co-fondateur du label AntiVJ, Olivier Ratsi, né en 1972, vit et travaille à Paris.
Le travail d’Olivier Ratsi prend forme à travers différents modes d’expressions artistiques: la photographie, l’art numérique, l’installation en volume et les performances visuelles. Graphiste de formation, il travaille à la fin des années 90 pour un magazine de musiques électroniques. C’est à cette époque qu’il découvre une pratique en plein essor: le Vjing. Il mixe alors des visuels live lors d’événements pour de grands noms de la musique électronique comme Jeff Mills, Ellen Allien ou Laurent Garnier. Cette activité de VJ l’amène à se produire dans de nombreux festivals, en France et en Europe, comme le festival VJ Mapping, Scopitone, Némo, EXIT, Vidéoformes, Emergences, Vision’R mais aussi dans des événements plus liés à la musique électronique comme le NAME Festival, Nordik Impakt, les Paysages Electroniques… Fasciné par la relation entre images fixes et animées, il développe en collectif le projet d’expérimentation visuelle Emovie et pose les bases de sa réflexion sur la déconstruction des repères spatio-temporels. En 2005, dans le cadre de son projet WYSI*not*WYG (What You See Is *NOT* What You Get), Olivier Ratsi entame une série de travaux intitulée « Anarchitecture », créations photographiques à partir de visuels de paysages urbains déconstruits puis recomposés par collage numérique. En 2007, il s’associe avec trois autres artistes pour fonder le label AntiVJ, un label visuel, spécialisé dans les projections audiovisuelles, la scénographie, les performances architecturales et les installations lumineuses.
Le terme « Anarchitecture » évoque le groupe d’artistes du même nom fondé en 1974 par Gordon Matta-Clark. Si les Anarchitectures d’Olivier Ratsi ont pour objectif de modifier notre perception du réel et du paysage urbain, elles ne contiennent pas la dimension critique et sociale de l’œuvre radicale de Gordon Matta-Clark. Les Anarchitectures sont des échantillons d’images, tirés de notre réalité objective. L’idée est de fragmenter un paysage urbain à partir d’un sample (photographie) selon un processus qui décompose en plusieurs plans les éléments fixes en gardant une représentation fidèle des éléments en mouvement. L’objectif est de générer une rupture avec les significations des éléments d’origine afin de proposer au spectateur un nouvel angle d’observation. Les paysages urbains deviennent alors des décors de fiction légèrement énigmatiques où les perspectives sont faussées. Le spectateur est amené à interagir avec l’œuvre selon un exercice mental de reconstruction visuelle. Il reconstruit selon sa propre sensibilité et sa propre expérience. Tout en cherchant à s’échapper de la notion de réalité véhiculée par la notion de photographie, le choix de l’artiste est de ne pas trop déconstruire et recomposer afin que ses compositions photographiques n’aient pas un rendu seulement plastique. Les paysages photographiés, en France, en Corée, en Chine, en Tunisie ou encore aux Pays-Bas présentent des esthétiques différentes mais interrogent des valeurs communes de rapport à la ville et à son évolution architecturale.
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Anarchitecture (projet WYSI*not*WYG), 2005-2012 ©
À travers le projet Deconstruction Time, Again, Olivier Ratsi s’intéresse, tout en reprenant les principes de déconstruction d’Anarchitecture, cette fois-ci non plus à l’espace mais au temps. Réalisées à partir d’images animées (chronophotographie numérique), les compositions photographiques sont des assemblages de différents instants de l’évolution d’un même sujet, sur une durée déterminée.
Olivier Ratsi, Discret Time (projet Deconstruction Time, Again), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Discret Time (projet Deconstruction Time, Again), 2005-2012 ©
Olivier Ratsi, Discret Time (projet Deconstruction Time, Again), 2005-2012 ©
Sculpture monumentale s’illuminant de manière séquentielle, White Roads in the Red Matrix est une matérialisation en 3D de l’essence du processus de déconstruction. Une partition sonore a été créée spécialement pour l’œuvre par Thomas Vaquié.
Olivier Ratsi, White Roads in the Red Matrix, détail (projet Deconstruction Time, Again), 2012 ©
Olivier Ratsi, White Roads in the Red Matrix, détail (projet Deconstruction Time, Again), 2012 ©
Les Anarchitectures d’Olivier Ratsi ont fait l’objet de plusieurs expositions monographiques:
– Juin 2007: Olivier Ratsi, Galerie d’Ars Longa, Paris, France.
– Décembre 2009: Anarchitecture, E-Fest festival, Carthage, Tunisie.
– Mars 2011: Anarchitecture-sur-Seine, Seize Galerie, Marseille, France.
– Octobre – Décembre 2011: Anarchitect3, Le Cube, Issy-les-Moulineaux, France.
– Avril – Mai 2012: Parcourir les Puzzles, Anarchitecture Evry, Théâtre de l’Agora, Evry, France.