Les réveils dans l’herbe mouillée par la rosée, les rires de cinq ados coincés dans une baignoire ou les premiers baisers, voilà ce que photographie Olivia Bee. Elle a dix-huit ans à peine, et pourtant cela fait maintenant dix ans qu’elle mitraille son quotidien, d’abord avec l’appareil de travail de son père, puis avec ses propres argentiques et numériques. Photographe compulsive, il paraît même que, parfois, elle rêve qu’elle appuie sur le déclencheur et quand elle se réveille, elle s’étonne de ne pas trouver une pellicule finie à son chevet.
Olivia Bee ©Olivia Bee ©Olivia Bee ©Olivia Bee ©Olivia Bee ©
Ses photographies, c’est son journal intime, les mots colorés avec lesquels elle nous raconte sa vie et son lot quotidien de fêtes, de cœurs brisés et de pizzas surgelées. Amoureuse des moments, elle dit ne vouloir capturer que les instants qui rendent la vie spéciale, intense, belle. Olivia Bee capture la réalité et la transcende en une expérience magique. Ainsi, les clichés sont à la fois universels et terriblement intimes. De photos en photos, on plonge dans un petit monde, celui d’une jeune fille aux boucles blondes, vivant dans une ville où il pleut tout le temps. Et pourtant, chacun peut s’identifier avec ses photographies, avec ses souvenirs ou son expérience. C’est d’ailleurs ce qui fait la différence entre Olivia Bee et les mastodontes professionnels de la photographie: la jeune artiste pose un regard nouveau et délicieusement frais sur la vie. Un regard candide, motivé par l’envie de vivre et tout découvrir. En résultent ainsi des clichés remplis d’émotions dans lesquels il est facile de plonger et se souvenir.
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Pas tellement surprenant, donc, qu’Olivia Bee ai été remarquée par de grandes marques telles que Converse et Nike et que des campagnes de publicité lui aient été commandées. Olivia Bee est experte pour vendre la vie, nous montrer que celle-ci peut être douce et amusante. Le tout est d’y appliquer le bon filtre, le regard portant la juste étincelle. En bonne adolescente qui se respecte, la photographe raconte dans ses interviews rêver de photographier les Strokes, de voyager autour du monde et d’avoir un tatouage sur le petit doigt. Le tout entre deux séances photos sur la Lune.
Campagne Nike, Olivia Bee ©Campagne Converse, Olivia Bee ©
Cet appétit insatiable s’illustre dans ses méthodes photographiques. Véritable usine à clichés, Olivia Bee inonde quotidiennement son blog, ses comptes Flickr et Twitter de ses créations. Sur Flickr, elle a déjà 65 albums et des milliers de photos. Une façon de lier encore davantage la photographie à son quotidien, les clichés semblant faire office de statuts, illustrant les anecdotes qu’elle a à nous conter. Internet lui a ainsi permis de se faire connaître, mais aussi de s’inspirer, de partager avec d’autres photographes de la Génération Y. Cette avalanche d’œuvres est triée par la presse et seule une trentaine de clichés sont relayés de façon récurrente. Mais une plongée personnelle dans le bazar photographique d’Olivia Bee vaut le détour. L’on peut alors pleinement réaliser à quel point les photos d’Olivia Bee sont liées à ce qu’elle vit, ses sentiments du moment, ses inspirations variables. Les œuvres évoluent avec son âge mais il y a toujours ce style unique et déjà aisément reconnaissable: cette sorte de lumière irradiant chaque photo, la sensation d’avoir arrêté le temps et le bonheur d’être en vie.
Olivia Bee ©Olivia Bee ©Olivia Bee ©Olivia Bee ©
Comme elle le dit, “The extraordinary is in the ordinary. Everything can be beautiful, memorable and perfect when you look at the right moment”. [L’extraordinaire est dans l’ordinaire. Tout peut être beau, mémorable et parfait si vous regardez au bon moment].