Natacha Mercier est née en 1976 à Reims. Elle vit et travaille dans le sud de la France.
De la peinture à l’installation, en passant par la performance, le travail de Natacha Mercier est polymorphe. Cependant, il s’articule dans son ensemble autour du thème des vanités. Réalisée entre 2010 et 2012, sa dernière série de peintures intitulée « Hével », poursuit cette réflexion. « Hével » est un mot hébreu qui signifie « vanité » mais sa traduction littérale est « buée, vapeur, souffle d’air ».
Natacha Mercier, Caprice, 89×116 cm, 2012 ©
Natacha Mercier, The touch, 97×130 cm, 2012 ©
Natacha Mercier, Eve, 116×89 cm, 2010 ©
La série mêle le sens métaphorique au sens littéral de ce mot. En effet, dans certaines peintures, l’impression est celle de voir des objets à travers un épais brouillard. Dans d’autres, c’est une partie du décors lui-même qui semble s’être métamorphosé en vapeur, perdant toute consistance.
Ces objets, mis à part les crânes, sont des symboles de la force, de la beauté ou de la richesse. C’est par leur effacement que ces images de la réussite s’inscrivent dans la problématique de la vanité. Rendues fantomatiques par de successives couches de peinture, elles perdent leur aspect rassurant en même temps qu’elles cessent de susciter l’envie ou la fierté.
Ainsi, dans cette série, l’image se situe entre visible et invisible. Chaque peinture demande une certaine concentration de la part du spectateur qui doit fixer l’oeuvre un moment avant de voir apparaître le sujet de la peinture. Selon le degré d’attention que l’on porte au tableau, l’image se révèle à nous ou nous échappe. Elle semble venir d’un lointain mystérieux ou être sur le point de disparaître dans l’au-delà. Lorsque le spectateur rencontre l’image, celle-ci donne l’impression d’immerger du néant pour lui murmurer un message, pour lui transmettre dans un dernier souffle une vérité ignorée des vivants.
Natacha Mercier, Folklore, 100×150 cm, 2010 ©
Natacha Mercier, None, 150×64 cm, 2011 ©
Natacha Mercier, Lady Di, 60×60 cm, 2012 ©
Natacha Mercier, Memento Mori, 50×50 cm, 2012 ©
Natacha Mercier, Superbia 1, 116×89 cm, 2011 ©
Natacha Mercier, Superbia 2, 60×85 cm, 2011 ©
Natacha Mercier, Vana Gloria, 60×85 cm, 2011 ©
Natacha Mercier, Little Skull, 27×27 cm, 2012 ©
Dans certaines peintures, la manière dont l’image se présente à nous tient de l’apparition. C’est le cas dans « Lady Di » ou dans « Memento mori ». Dans d’autres au contraire, l’image semble être en train de se déconstruire devant nous, de s’effacer peu à peu. On peut ici penser à « Folklore » ou à « Palas ». Le rouge qui était un élément constitutif de la beauté du perroquet de « So chic en pente douce » prend une dimension inquiétante et ce qu’il reste du plumage ressemble à une tache de sang.
Ces objets que l’on reconnaît d’habitude immédiatement comme les signes du succès deviennent ici difficiles à discerner. Ces symboles de la réussite matérielle perdent ainsi leur évidence, au sens strict comme au sens figuré. Le doute s’installe et le maquillage, les diamants ou les demeures luxueuses apparaissent comme de simples mirages, incapables de nous protéger de la disparition à laquelle chacun est promis.
Natacha Mercier, Palas, 50×73 cm, 2011 ©
Natacha Mercier, Safe, 19×27 cm, 2012 ©
Natacha Mercier, So Chic en pente douce, 60×85 cm, 2011 ©
Natacha Mercier, Dead End, 89×116 cm, 2012 ©
Les peintures de Natacha Mercier sont visibles à la Galerie Exprmntl à Toulouse.
Galerie Exprmntl
18 rue de la Bourse
31000 Toulouse