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Marcel Gähler

Poésie de la profondeur.

Marie Larrivé 13 septembre 2012

Marcel Gähler est un artiste suisse né en 1969 à Zürich. Il vit et travaille à Winterthur.

Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©

Quelle est la nature de cette image? Le travail de Marcel Gähler interroge d’abord quant à la technique utilisée. Au premier regard, on pense se trouver face à une série de photographies extraites d’un album de photos de famille. Les dimensions de ces images, leurs thèmes, l’usage du noir et blanc et le grain soutiennent cette impression. Pourtant, lorsque l’on s’approche, on découvre qu’il s’agit de dessins sur papier réalisés au crayon. Mais sur ceux-ci, aucun trait apparent, chaque masse se fond de manière imperceptible dans la suivante. Le dessin semble être fait d’une poudre légère qui se serait déposée sur le papier. L’espace d’un instant, elle se serait organisée pour créer une image, prête à disparaître au moindre souffle.

Cette fragilité apparente de la technique s’accorde à l’un des thèmes récurrents de son travail: le thème de l’enfance.

Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel GahlerMarcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2012, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2012, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©

Cependant, l’impression de précarité qui se dégage de ses images ne tient pas seulement au thème. C’est aussi et surtout par la façon dont Marcel Gähler le met en scène qu’il acquiert son caractère évanescent. En effet, il ne s’agit pas d’une représentation directe de l’enfance. Lorsque l’on observe plus longuement ses dessins, on s’aperçoit que ces enfants sont les personnages d’un film projeté sur un drap.

Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler
 Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2001, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2001, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2010, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2010, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©

Par ce moyen, Marcel Gähler parvient à donner de la profondeur et du relief au dessin dans son ensemble en même temps qu’il réaffirme la scène de l’enfance comme une simple image. Il éloigne ainsi cette scène du moment présent et la nimbe d’une certaine irréalité. Si l’on a presque l’impression que l’on pourrait toucher ce drap tendu, l’image projetée au contraire nous échappe, ne peut que glisser sur elle. Cette impression est soutenue par le fait que le film rappelle un film amateur dans la mesure où il est flou et par moment surexposé, alors qu’à l’inverse le dessin, lui, est virtuose. Par un effet de contraste, plus le décor dégage quelque chose de tactile, plus l’image projetée semble insaisissable.

Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2012, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2012, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel GahlerMarcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2011, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2010, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2010, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2010, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 6,7 x 8,8 cm, Crayon sur papier, 2010, Marcel Gahler ©

Ainsi, ce n’est pas tant le passé qui est rendu sensible que le souvenir de ce passé. Marcel Gähler nous fait pénétrer dans le souvenir lui-même, comme de l’intérieur. Mais là encore, il ne s’agit plus que de la trace de ce souvenir, le souvenir du souvenir. Si les scènes de l’enfance correspondent à des moments de joie, elles sont rendues si lointaines par les nappes de temps qui se superposent qu’elles ne peuvent dégager autre chose qu’une puissante nostalgie.

Marcel Gahler, Sans-titre, 152 x 200 cm, Aquarelle sur papier, 2011, Marcel GahlerMarcel Gahler, Sans-titre, 152 x 200 cm, Aquarelle sur papier, 2011, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 152 x 200 cm, Aquarelle sur papier, 2010, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 152 x 200 cm, Aquarelle sur papier, 2010, Marcel Gahler ©
Marcel Gahler, Sans-titre, 152 x 200 cm, Aquarelle sur papier, 2010, Marcel Gahler Marcel Gahler, Sans-titre, 152 x 200 cm, Aquarelle sur papier, 2010, Marcel Gahler ©

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Commentaires

  1. calop Catherine a écrit

    28 octobre 2015 à 20 h 26 min

    Quelle poésie !
    Magnifique d’émotion.

    Répondre

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