Makiko Furuichi a suivi les cours de l’Université des Beaux-Arts de Kanazawa au Japon, d’où elle est originaire. Là-bas, en 2008, elle rencontre une enseignante française et décide de partir de son pays natal pour intégrer les Beaux-arts de Nantes.
Lorsqu’elle arrive en France, de nouveaux horizons s’ouvrent à son expression artistique: tandis que les cadres de l’enseignement contenaient sa créativité au Japon, elle peut dorénavant s’adonner aux techniques variées de peinture, de dessin, aux installations ou à la vidéo. « Quand je suis arrivée en France j’ai remarqué que les artistes faisaient ce qui leur plaisait, et j’ai dû rechercher ce que je voulais, ça a été un grand changement. Au Japon, j’étais dans la section peinture à l’huile donc je ne faisais que cela. Carrément à l’examen, le format de la toile était déjà décidé! ».
Alors les idées fusent dans sa tête, et les couleurs sur le papier. Makiko Furuichi crée beaucoup – chez elle, de jour en jour des cartons se remplissent de dessins– dans un savoureux mélange de sa spontanéité et d’une très grande concentration quand elle est à l’œuvre. En ce moment, son travail se compose majoritairement d’aquarelles aux couleurs vives. Sur des formats variés, des visages, de petits personnages, des plantes ou encore des flamants roses arborent des formes organiques à travers leurs auréoles de pigments. Elle aime choisir les sujets sur le vif, sans se prendre le chou. Elle peint des bodybuilders qu’elle trouve bizarres dans la vie, mais tout à fait plaisants en peinture, ou encore, des jeunes femmes alignées à l’image de ces idoles nippones qui entretiennent avec leur physique un rapport tout aussi particulier. Les petites aquarelles innocentes font souvent état du corps et de sa place dans le groupe social. Dans « Scènes » les personnages sont dénués de proportions et de distances entre eux comme s’ils perdaient le contrôle de leur proximité, et pour « Village », Makiko Furuichi met ensemble des personnes qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, comme de véritables habitants d’un village que le destin a réunis.
© Makiko Furuichi, Village, 24×32cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Village, 24×32cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Village, 32×24cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Muscle, 24×32cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Muscle, 24×32cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Nuage, 32×43cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Flamant rose, 43×32cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Flamant rose, 43×32cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Flotter, 43×32cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Nature, 24×32cm, aquarelle sur papier, 2012
© Makiko Furuichi, Scènes, 150×150cm, aquarelle sur papier, 2013
© Makiko Furuichi, Scènes, 150×150cm, aquarelle sur papier, 2013
© Makiko Furuichi, Scènes, 180×150cm, aquarelle sur papier, 2013
Pour la série « Meeting again » (huile sur toile) et « Meeting again 2 » (aquarelle), elle jette à son aise des gouttes de peinture à partir desquelles elle élabore des formes jusqu’à la construction de visages… Des visages qu’elle pense avoir déjà vus en réalité et qu’elle tente de faire émerger de sa mémoire grâce au pouvoir psychique de la rencontre entre sa main, le pinceau et les innombrables couleurs. Pour nous éclairer sur une telle conception des visages, Makiko Furuichi explique avoir été particulièrement touchée par les contacts très directs des Français dans les relations sociales, à la différence du Japon où se regarder dans les yeux n’est pas habituel et la pudeur est de mise. Cela peut-être car la personne est moins considérée dans son individualité, ses émotions doivent se faire discrètes et sa place mineure par rapport au collectif. C’est pourquoi elle perçoit dans sa nouvelle proximité avec les autres une façon de sauvegarder dans un recoin de sa tête les traits de ses rencontres. Ici, les visages se mutent curieusement en animaux pour envisager l’apogée de l’expression des sentiments, comme chez les bêtes, affranchies de toute pudeur.
Si l’on ressent une forte liberté instinctive de la forme, l’essentiel est marqué afin que tous les personnages anonymes, flous ou effacés, inspirent un même attachement. Chaque création est un audacieux bouquet de couleurs qui fusent et se rencontrent en stimulant l’imagination. Et que ce soit à travers des visages, des plantes ou de gros nuages gris, c’est toujours un rayon de bonheur qui s’offre aux cœurs séduits.
© Makiko Furuichi, meeting again 2, aquarelle, 2011
© Makiko Furuichi, meeting again 2, aquarelle, 2011
©Makiko Furuichi, meeting again 2, aquarelle, 2011
© Makiko Furuichi, meeting again 2, aquarelle, 2011
© Makiko Furuichi, Meeting again, 105×140cm, huile sur toile, 2011
© Makiko Furuichi, Meeting again, 160×150cm, huile sur toile, 2011
© Makiko Furuichi, Meeting again, 40×40cm, huile sur toile, 2011
© Makiko Furuichi, Visage, 46×61cm, huile sur toile, 2012
© Makiko Furuichi, Flotter, 100×100cm, huile sur toile, 2012
Les oeuvres de Makiko Furuichi sont disponibles sur Galerie Guido Romero Pierini.