Photojournaliste professionnel d’origine polonaise, Maciej Dakowicz effectue des reportages aux quatre coins du globe, mais ce sont ses clichés du spectacle dantesque des rues et des clubs de sa ville d’adoption, Cardiff, qui le distinguent de ses confrères. Des images à la fois captivantes et atterrantes.
Chaque week-end, Maciej Dakowicz se joint à la foule d’hommes et de femmes à peine vêtus et buveurs forcenés qui transforment la St Mary Street en un vaste chaos urbain imprégné d’alcool.
St Mary Street est une des principales plaques tournantes des clubs et des pubs du centre de Cardiff, la capitale du pays de Galles. Tôt ou tard, la plupart des noceurs finissent leurs virées nocturnes ici. La rue est fermée aux voitures le samedi soir et devient le centre de ce raout organisé. Un carnaval dystopique où les poubelles servent de toilettes, où les cabines téléphoniques deviennent des vitrines d’effeuillage et où les visages congestionnés par l’alcool sont illuminés par les néons d’une ville en pleine effervescence. Ces clichés invitent le spectateur à réfléchir à cette compulsion qui pousse ces jeunes à se plonger dans l’anéantissement en compagnie d’amis ou d’inconnus. Un mélange troublant de provocation et de vulnérabilité qui caractérise la jeunesse galloise.
« Quand je photographie la vie nocturne de Cardiff, il faut que moi aussi je m’amuse, que je sois dans le même état d’esprit que les fêtards que je photographie et que j’oublie les dangers potentiels. Cela peut aider de boire un ou deux verres. Moins on pense, meilleures sont les images. » Maciej Dakowicz