Little Madi, 25 ans, est une artiste exploratrice. Après des études à Bruxelles où elle obtient en 2009 son diplôme de Bachelor en Arts Visuels de l’École de La Cambre, elle migre vers Paris, avant de prolonger son expédition jusqu’aux États-Unis. De retour en France, à Toulouse, elle multiplie les collaborations et évènements afin de perfectionner et peaufiner son art, notamment par sa participation à des expositions à la Galerie Mandy Art ou par la création de sa première rétrospective personnelle au shop South Painters à Toulouse en 2011.
Personnages variés et singuliers, monstres à lunettes, insectes chimériques, peluches absurdes et hommes imaginaires: le monde énigmatique de Little Madi est constitué d’incongruités naïves et enfantines, à l’image d’André Breton et de son « Cabinet des Curiosités ». C’est que l’artiste aime à jouer, à présenter au spectateur des créations inventives et irréelles, attachantes et singulières, émanant de ses rêves qu’elle matérialise sur papier à l’aide de son rotring et de ses crayons de couleurs. Influencée par des artistes tels que Jérôme Bosh, Takashi Murakami, Gustav Klimt ou encore Annette Messager, elle mêle à ses compositions des personnages de la pop culture. Ces dernières, découlant d’une véritable démarche instinctive, portent les traits d’un détail infiniment travaillé, particulièrement accumulé, comme s’il permettait au temps de s’arrêter pendant la création, laissant visible, accessible et explicite, l’intimité psychique de l’artiste.
Little Madi, Logo Boum! Bang! ©
Little Madi, Scorpion ©
Little Madi, Sweet Beetle ©
Little Madi, Cowboy Bee ©
Little Madi, Fourmie ©
Little Madi, Play full skull ©
Little Madi, Big One ©
Little Madi, Together ©
Little Madi, Crazy eyes ©
Little Madi, Michel ©
D’après le Manifeste de l’Art visionnaire, le langage visuel est un « langage perdu, comme des chiffres non déchiffrés. Mais il gît sous tout ce que l’on rêve chaque nuit. Il paraît inaperçu lorsque les images des visions s’écoulent d’une manière signifiante. Il émerge de la transe, la contemplation, les mythes et la folie ». Les œuvres de Little Madi, seraient donc la transfiguration d’un écran, d’un pont entre réalité et irréalité, pensée et matérialité, analogie entre création plastique et processus de l’oeuvre. « Celui qui fait oeuvre de rêve, écrit Albrecht Dürer, doit mélanger toutes choses », inscrire son œuvre dans le champ de tensions de l’espace onirique: l’artiste, par l’interférence des sensations, l’enchevêtrement des dessins, parvient à perturber l’espace de la représentation en le détournant de sa fonction formelle première. Cette absence de conscience qui laisse place à l’inconscience est une véritable source de création et une réserve puissante d’images poétiques qui place l’artiste dans la grande lignée des surréalistes.