« Tout est mouvement et tout se transforme, tout se relie et tout se tient. » Ce sont les axes que Laurence Forbin choisit pour unifier thématiquement son travail. Ancienne étudiante en lettres classiques puis de l’École des Beaux-Arts de ParisLaurence Forbin a longtemps partagé sa vie professionnelle entre le théâtre, pour lequel elle a conçu décors et costumes, et la peinture. Toujours plus exigeante, la peinture tient aujourd’hui la place essentielle. Les voyages en Écosse, nord et ouest, en Crimée, en Grèce, dans le  grand est de la Turquie, au pied du Mont Ararat ont été une source d’inspiration constante dans son travail. C’est ainsi que des images issues de la réalité lui parviennent générant d’autres images, comme un feu d’artifice. Le moteur se met alors en marche avec impatience. Apparaissent des amorces, des répons, des voies sans issue, des séries. Les peintures se succèdent par afflux de visions, gardant toujours en référence l’émotion initiale. Qu’il s’agisse de la figure humaine ou de la nature, c’est l’énergie du mouvement, générateur de formes, qui semble être son pôle magnétique.

Les « Étreintes », de grand format, 146 x 96 cm, sur toile, se développent comme une danse. Nous tournons autour d’un couple dans des postures différentes. Laurence Forbin choisit l’absence de visage pour éviter une trop grande narration; ces couples deviennent alors des portraits de l’intérieur dans lesquels chacun peut se reconnaître et s’identifier.

Laurence Forbin, EtreinteLaurence Forbin, Étreinte, huile sur toile, 146 x 93 cm, 2013 ©
Laurence Forbin, Etreinte, 2011Laurence Forbin, Étreinte, huile sur toile, 146 x 113 cm, 2011 ©
Laurence Forbin, Etreinte, 2012Laurence Forbin, Étreinte, huile sur toile, 146 x 93 cm, 2012 ©
Laurence Forbin, Etreinte, 2013Laurence Forbin, Étreinte, huile sur toile, 146 x 96 cm, 2013 ©

C’est cette esthétique de la puissance qui lie les « Étreintes » aux « Forêts, (Wish-bones) ». Ce qui l’appelle dans la nature, ce sont les contrastes. À la robustesse se mêlent l’éphémère et la fragilité: « J’aime, dans le fait que la nature soit mouvante, cette instabilité ». Elle ne cherche pas à retranscrire le mouvement, mais la magie de l’apparition et de la disparition des formes qui s’enchevêtrent. Cette obsession peut être perçue comme une réflexion sur la vie humaine: sa magie mais aussi son incertitude qui tient à l’instabilité des choses. Ce n’est pas seulement pour son phénomène physique que Laurence Forbin porte un intérêt à la terre: par son passé d’helléniste, elle aime aussi l’idée que « la nature ait été habitée par des dieux ». C’est comme si des forces supérieures s’étaient affrontées et qu’elles s’inspiraient de ce qu’il en restait.

Laurence Forbin, Wish-bones, 2011Laurence Forbin, Wish-bones, huile sur toile, 146 x 97 cm, 2011 ©
Laurence Forbin, Wish-bones, 2012Laurence Forbin, Wish-bones, huile sur toile, 130 x 97 cm, 2012 ©
Laurence Forbin, Wish-bones, 2013Laurence Forbin, Wish-bones, huile sur toile, 146 x 113 cm, 2013 ©

Autre série, celle des « Cargos » naquit à Istanbul. Encore une fois, ce qui l’intriguait dans « les cargos, c’était l’enchevêtrement des formes et des lignes, tantôt massives, tantôt aériennes ». Elle se lance alors dans une nouvelle quête, celle de rendre vivantes ces formes industrielles et très géométriques faites dans un matériau inerte et froid. À partir de dessins documentaires effectués dans les grands ports d’Asie, Laurence Forbin développe et entre à l’intérieur de son thème. La série se développe dans des formats divers, des variations chromatiques qui donnent à voir des masses tantôt rassurantes, tantôt menaçantes. Au bout du voyage, il ne reste plus de commun à toutes ces étapes que le thème et le support utilisé, du métal peint conférant à ces vaisseaux maritimes une rutilance toute particulière. Même si les thèmes varient, tout est fruit de la même pâte, la force de cette peinture est exaltante et transforme notre vision du monde.

Laurence Forbin, Cargo 1Laurence Forbin, Cargo 1,huile sur métal (aspect brillant), 88 x 70 cm, 2011 ©
Laurence Forbin, Cargo 1, 2013Laurence Forbin, Cargo 1, huile sur métal (aspect brillant), 90 x 60 cm, 2013 ©
Laurence Forbin, Cargo 1, 2012Laurence Forbin, Cargo 1, huile sur métal (aspect brillant), 90 x 75 cm, 2012 ©
Laurence Forbin, Cargo 2Laurence Forbin, Cargo 2, huile sur métal (aspect brillant), 100 x 79 cm, 2012 ©
Laurence Forbin, Cargo 3, 2012Laurence Forbin, Cargo 3, huile sur métal (aspect brillant), 80 x 90 cm, 2012 ©
Laurence Forbin, Cargo 4, 2012Laurence Forbin, Cargo 4, huile sur métal (aspect brillant), 65 x 85 cm, 2012 ©
Laurence Forbin, Cargo 2, 2013Laurence Forbin, Cargo 2, huile sur métal (aspect brillant), 100 x 70 cm, 2013 ©
Laurence Forbin, Cargo 3, 2013Laurence Forbin, Cargo 3, huile sur métal (aspect brillant), 25 x 20 cm, 2013 ©
Laurence Forbin, Cargo 4, 2013Laurence Forbin, Cargo 4, huile sur métal (aspect brillant), 80 x 90 cm, 2013 ©
Laurence Forbin, Cargo, 2008Laurence Forbin, Cargo, huile sur métal (aspect brillant), 130 x 85 cm, 2008 ©
Laurence Forbin, Cargo 2, 2011Laurence Forbin, Cargo 2, huile sur métal (aspect brillant), 25 x 20 cm, 2011 ©
Laurence Forbin, Cargo, 2009Laurence Forbin, Cargo, huile sur métal (aspect brillant), 115 x 80 cm, 2009 ©
Laurence Forbin, Cargo 5, 2013Laurence Forbin, Cargo 5, huile sur métal (aspect brillant), 90 x 79 cm, 2013 ©