Laura Zimmermann est une jeune peintre née à Paris en 1986. Elle travaille actuellement en Suisse mais réalise de nombreux voyages qui ne cessent de faire évoluer sa peinture. Après un voyage à San Francisco, elle a bénéficié en 2011 d’un atelier au Sénégal. Ce voyage a donné naissance à une série de portraits des habitants de la ville de Saint Louis.

Le travail de Laura Zimmermann est traversé par un flux d’énergie, quasi électrique, presque violent. Cette énergie en vibration se retrouve dans les couleurs, la technique, les cadrages et les attitudes des personnages. Les couleurs sont vives, saturées, parfois fluorescentes. Les contrastes sont forts et font émerger brutalement les visages, le plus souvent d’une étendue unie.

Laura Zimmermann reprend les méthodes de l’Action Painting: elle pose sa toile au sol et laisse des gouttes de peinture tomber sur celle-ci. Grâce à cette technique, ses peintures portent la trace de son geste à tel point qu’elles donnent l’impression d’être encore mouvantes. Les tâches de peintures semblent ne jamais finir de se rencontrer et les visages donnent l’impression d’être en perpétuelle transformation: un visage sévère est sur le point de se transformer en sourire et le sourire de se muer en grimace.

Ce dynamisme parfois brutal, Laura Zimmermann le puise dans ses modèles eux-mêmes. Elle les capte au cœur d’un mouvement qui paraît sur le point de se prolonger. Le mode sur lequel ces personnages se présentent à nous est celui de l’apostrophe. Leurs attitudes sont à la fois de l’ordre de la provocation et de celui du jeu. On retrouve cette ambivalence entre violence et jeu dans la série qu’elle a réalisé début 2012. Dans cette série on voit des enfants manipulant des armes qui peuvent être aussi bien factices que réelles. Leurs attitudes sont ambigues et laissent planer le doute quant à l’interprétation de la scène.

Laura Zimmermann, #226, acrylique sur toile, 60x90cm, février 2012 Laura Zimmermann, #226, acrylique sur toile, 60x90cm, février 2012 ©
Laura Zimmermann, #227, acrylique sur toile, 60x90cm, février 2012 Laura Zimmermann, #227, acrylique sur toile, 60x90cm, février 2012 ©
Laura Zimmermann, #245, acrylique sur toile, 60x90cm, avril 2012 Laura Zimmermann, #245, acrylique sur toile, 60x90cm, avril 2012 ©
Laura Zimmermann, #255, acrylique sur bois, 60x40cm, avril 2012 Laura Zimmermann, #255, acrylique sur bois, 60x40cm, avril 2012 ©
Laura Zimmermann, #260, acrylique sur toile, mai 2012 Laura Zimmermann, #260, acrylique sur toile, mai 2012 ©
Laura Zimmermann, #261, acrylique sur toile, mai 2012 Laura Zimmermann, #261, acrylique sur toile, mai 2012 ©
Laura Zimmermann, #262, acrylique sur toile, mai 2012 Laura Zimmermann, #262, acrylique sur toile, mai 2012 ©
Laura Zimmermann, #263, acrylique sur toile, 60x90cm, mai 2012 Laura Zimmermann, #263, acrylique sur toile, 60x90cm, mai 2012 ©
Laura Zimmermann, Le Cap, acrylique sur toile, 160x100cm, juillet 2012 Laura Zimmermann, Le Cap, acrylique sur toile, 160x100cm, juillet 2012 ©

Dans presque toutes ses peintures, les personnages semblent regarder le spectateur droit dans les yeux, et parfois vouloir se projeter vers lui. Les mains, déformées par la perspective, se tendent vers le public jusqu’à sortir du cadre. Les effets de profondeur donnent l’impression que les personnages tentent de surgir hors du tableau en même temps qu’ils nous attirent vers eux. En effet, la façon dont Laura Zimmermann exploite la perspective du corps donne un aspect vertigineux à ces portraits. Ainsi, le mouvement auquel est invité le spectateur suit la dynamique des gouttes de peinture qui ont formé l’image lors de sa production.