Julien Spianti, dessinateur, peintre et réalisateur, est né en 1982 à Chartres. Il vit et travaille aujourd’hui à Paris où il a obtenu son master de philosophie esthétique à la Sorbonne en 2005.
La déconstruction des espaces, la disparition des limites entre dehors et dedans, ainsi que la disparition de l’individu par l’effacement des visages sont les principaux aspects de ses dernières peintures. Les personnages mis en scène apparaissent anonymes, cachés par une couche de peinture qui rend impossible leur identification sans l’aide du titre de l’œuvre ou de la série. Seul le corps semble mis en avant, comme si l’auteur cherchait à représenter les membres et le torse dans ce qu’ils ont de singulier de manière à ce que ni les sentiments, ni la raison ne soient principes d’individuation. Les paysages et les espaces intérieurs, souvent intriqués les uns dans les autres, jouent également un rôle d’une importance considérable, permettant aux personnages mythiques ou bibliques d’être transposés dans la société moderne, de devenir métaphore d’évènements contemporains.
Julien Spianti, Sin of repetition, 2012, Oil on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Sin of ignorance, 2012, Oil on paper, 65 x 50 cm, Private collection, France ©
Julien Spianti, Sin of trust, 2012, Oil on paper, 65 x 50 cm
Julien Spianti, Sin of ignorance, 2012, Oil on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Study for Sin of rationalism, 2012, Oil on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Guardami, 2012, Oil on canvas, 195 x 130 cm, Private collection, Lille ©
Julien Spianti, Adah et Zillah, 2010, Oil on canvas, 100 x 60 cm, Private Collection, Lille, France ©
Julien Spianti, Nod, 2011, Oil on canvas, 130 x 100 cm, Private Collection, Lille, France ©
Julien Spianti, Aveux d’Abel, 2010, Oil on canvas, 130 x 97 cm ©
Julien Spianti, E quindi us immo a riveder le stelle, 2011, Oil on canvas, 130 x 97 cm, Private Collection, France ©
Julien Spianti, Adam’s daughter, 2010, Oil on canvas, 100 x 80 cm, Private Collection, Lyon, France ©
Julien Spianti, Retour à Nod, 2011, Oil on canvas, 60 x 50 cm, Private Collection, Brussels, Belgium ©
Julien Spianti, Eva, 2011, Oil on canvas, 60 x 50 cm ©
Julien Spianti, Invention de Caïn, 2010, Oil on canvas, 73 x 60 cm ©
Dans ses multiples séries de peintures à l’huile, débutées en 2010, « Memento vivi », détournement ironique de la célèbre locution latine signifiant « Souviens-toi que tu mourras », retrace divers et banals instants de vies, présentés comme péchés d’aujourd’hui, réactualisation et transposition des vices inventés au Moyen Âge. Ces œuvres, parodies des travers contemporains, évocation de délits d’aujourd’hui, portent un regard cynique sur l’idée d’une autorité qui serait à même de légiférer sur les actes humains relevant de la liberté individuelle. Cette question de la morale et de la hiérarchie des maux est à rapprocher des autres séries.
En effet, les séries « Nod » et « Back in Nod », qui traîtent toutes deux de l’histoire hébraïque, dépeignent le début des aventures d’Adam et Eve, d’Abel et de Caïn, ce dernier auteur du tout premier meurtre de l’humanité révélant la haine habitant le cœur des hommes, mais aussi de leurs sœurs, Adah et Zilla, inventées par Byron. Ces deux séries évoquent la question du fratricide, de l’inceste, de la culpabilité, mais surtout de la prédestination à la faute. « Je vois souvent dans la vie, dit l’artiste, l’inversion châtiment puis crime se produire. On est toujours condamné par avance par les hommes, par la vie, et c’est cela qui nous pousse à mal agir ». Julien Spianti, transposant ses personnages dans un décor moderne, travaillant à partir de cartes et de photos du Proche-Orient ou des pays de l’Ex-Union Soviétique, remet au goût du jour le péché humain et la faute irrémissible. L’homme commet, et est voué à commettre, des erreurs, sources de guerres, de conflits ou de malheurs que ce soit dans sa famille, sa communauté, sa région ou son pays à l’image de la dynastie adamienne.
« Love in settlement », illustre également la complexité des rapports humains, de leurs rapports de force, de duperie ou de haine. À travers le personnage biblique de Loth et de ses deux filles, c’est la question de l’inceste qui est abordée. La famille opère comme modèle d’un phénomène beaucoup plus vaste, notamment à travers la transposition du passage de la Genèse dans des espaces et des villes actuelles. La peinture des conflits familiaux ou communautaires devient métaphore d’évènements contemporains, permettant à l’artiste d’expliquer ce qui semble constamment le préoccuper: « l’absence de différence significative entre le temps mythologique et l’Histoire, entre documentaire et fiction ».
Julien Spianti, Adah, 201, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Adah in Henoch, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Tubal’s work, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Heads in head, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Witness, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm, Private collection, France ©
Julien Spianti, Pee, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm, Private Collection, London ©
Julien Spianti, Jeru, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Meeting in Henoch, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, March on Nod, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm, Private Collection, Paris ©
Julien Spianti, Next town, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Through the Great Sea, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Waiting for Tubal, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm, Private collection, France ©
Julien Spianti, Zillah, 2011, Oil and collages on paper, 65 x 50 cm ©
Julien Spianti, Resting in Zoara, 2011, Oil on canvas, 130 x 97 cm, Courtesy Rosenfeld Porcini Gallery, London ©
Julien Spianti, Loth in Zoara, 2011, Oil on paper, 100 x 70 cm, Private collection, London ©
Julien Spianti, Loth’s daughters in Zoara, 2011, Oil on canvas, 130 x 97 cm, Private collection, Lille ©
Julien Spianti, Love in settlement, 2011, Oil on canvas, 130 x 97 cm ©
Julien Spianti, How shall we settle them, 2011, Oil on canvas, 130 x 97 cm, Courtesy Galerie Marie Vitoux ©
Julien Spianti, Love in settlement, 2011, Oil on canvas, 60 x 50 cm, Private collection, France ©
Les oeuvres de Julien Spianti sont disponibles sur Galerie Guido Romero Pierini.