Juliano Caldeira est né au Brésil en 1981. Il vit et travaille aujourd’hui en France. Difficile de croire, en voyant son travail, qu’il a failli être technicien dans l’électronique! L’envie de se frotter aux arts plastiques a été assez forte pour le convaincre d’abandonner ses études scientifiques pour se lancer dans une carrière de peintre. Ces dernières années, il a participé à plusieurs résidences d’artistes, et s’est vu consacrer tout récemment la une du magazine Azart.
Juliano Caldeira pratique une peinture figurative proche parfois de l’hyperréalisme. Toujours à l’huile, sur toile ou sur papier, il compose des images dans lesquelles transparaît la maîtrise d’une technique classique: lumières en clairs obscurs, traitement des chairs et des drapés. Le Bûcher est une vraie leçon de peinture, une représentation virtuose du rougeoiement puissant des braises, de l’opacité de la fumée, des tremblements de l’air autour des flammes.
Bruxo, 2011, huile sur toile, 23 x 27 cm © Juliano Caldeira
Bruxaria, 2011, huile sur toile, 194 x 130 cm © Juliano Caldeira
Le Bûcher, 2011, huile sur toile, 194 x 130 cm © Juliano Caldeira
« Mon œil, il m’apporte des images nouvelles de la réalité du monde, des gens, des amis, des villes, des paysages, elles se combinent avec mes images mentales et mes fantasmes. C’est du choc de ces deux sources que naissent ces toiles. C’est en quelque sorte l’espace de mon imaginaire qui est transpercé par la réalité. »
Juliano Caldeira utilise parfois la photographie en guise d’aide mémoire pour les motifs de ses toiles. Mais seule la peinture lui permet de représenter comme il l’entend sa pensée, son « œil intérieur » comme il l’appelle.
C’est sans doute de ce mélange entre réalité et imaginaire que naît l’atmosphère oppressante des toiles de Juliano Caldeira. Les références à l’imaginaire de la sorcellerie, bruxeria en portugais (bûcher, masques, divinités mi-homme mi-animal) sont un indice. Se joue ici quelque chose de magique, d’incantatoire: la convocation des fantômes. Ceux-ci se manifestent, comme dans les rêves ou les souvenirs, partiellement voilés, masqués, recomposés. Il s’agit pour le peintre de représenter ce qui est recouvert par l’oubli, de jouer à cache-cache avec son propre imaginaire, ses propres souvenirs. Qu’y a-t-il sous la capuche? sous le masque? – Des possibles ; qui sont autant source de délectation que d’effroi. C’est précisément ce qu’évoque le duo d’enfants déguisés pour Halloween dans la toile The Amazing Trick, sans doute son oeuvre la plus intense et la plus énigmatique.
Juliano Caldeira nous réserve encore bien des surprises. Jeune artiste à suivre!