Pilote d’avion pour gagner sa vie, véritale connaisseur de Saint-Exupéry, James Turrell né en 1943, réside en Californie dans les années 70, lorsqu’il fait la connaissance d’un collectionneur italien, le conte Panza di Biomo, en visite aux États-Unis pour se rendre au « Lightening Field » de Walter de Maria. À cette époque, la Californie est encore une région isolée du reste de l’Amérique. James Turrell incarne un nouveau courant artistique, dit « Light and Space », qualifié de courant luministe ou de minimalisme californien, qui deviendra internationalement reconnu, grâce au soutien inconditionnel du conte Panza di Biomo. L’appropriation et la transformation de la lumière naturelle, particulièrement intense, voire cristalline, dans cette région des États-Unis, fonde la démarche de l’artiste.
James Turrell réalise ses sculptures de lumière dans des pièces où il vide totalement l’espace, obstrue les ouvertures et procède à de fines découpes dans les murs, afin de contrôler l’entrée de la lumière. Ces espaces dénués d’objets sont ainsi essentiellement habités par la lumière.
Les Skyspaces (Villa Panza, Varèse, 1975), réalisés au début des années 70, sont des espaces vides, purifiés, à l’intérieur desquels on pénètre pour regarder le ciel, à travers une découpe, une fenêtre dans les cieux. Cette trouée plonge le regard dans la lumière, qui ne cesse de changer au cours de la journée. La perception de cet espace n’est jamais la même compte tenu de l’instabilité du ciel.
En 1974, James Turrell fait l’acquisition d’un volcan dans le désert des Hopi et décide d’y consacrer des années de travail, pour agencer plusieurs chambres de perceptions en enfilade, selon le plan circulaire du cratère. Le Roden Crater, oeuvre maîtresse de cet artiste, n’est pas encore achevée.