Iris Legendre, née en 1988 à Versailles, vit et travaille à Paris. Formée à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, la plasticienne, encouragée par la Bourse Colin-Lefrancq (tout comme Fabien Mérelle), part étudier au Sydney College of the Arts (Australie).
La jeune artiste se nourrit de l’image Internet en s’appropriant des photographies représentant des blessures et des maladies de la peau. Iris Legendre souligne que «la délicatesse de l’aquarelle et de ses couleurs (lui) a permis de créer un contraste et un équilibre avec la violence des images et le rendu rigoureux des détails».
À travers le corps, l’artiste interroge la peau au contact de celle de son père. Pensée comme une surface, laissant la part belle aux imperfections (grains de beauté, taches, poils, etc.), Iris Legendre aime la représenter comme un «Paysage de peau».
L’intime, abordé à travers ces réflexions, resurgit des photographies chinées au cœur des marchés aux puces ou empruntées aux albums photos de ses proches. L’artiste les utilise comme matériau auquel elle plante une à une des centaines d’épingles.
Iris Legendre s’implique: «les formes obtenues évoquent un cercueil, un masque, un crâne, l’idée de contamination, ou de pourrissement. Elles suggèrent un rite d’effacement, un châtiment, une disparition forcée ou imminente. Au-dessus de tous ces gens, une menace semble planer. La mort, la maladie et l’oubli sont donc omniprésents dans ces images, mais elles possèdent aussi une pointe d’ironie qui peut faire sourire».
La plasticienne affectionne également le travail de broderie. L’œuvre Généalogie (2010) représente un arbre généalogique brodé de perles noires à la manière d’une tradition ancienne qui consistait à broder ses initiales sur les draps. Au regard de ses recherches, nous comprenons les propos de l’artiste pour qui le drap évoque le souvenir d’un cauchemar, d’une sexualité et de la maladie.
