Née de la soif d’indépendance inaltérable de deux dessinateurs made in ESADS (Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg) passionnés par l’image imprimée, le studio d’édition expérimentale Icinori a su faire son trou dans l’univers foisonnant de l’illustration. Mayumi Otero et Raphael Urwiller se sont ainsi payé le luxe d’un espace de liberté conçu comme un laboratoire de réflexion éditoriale en ébullition permanente. Leur medium de prédilection: la sérigraphie.
© Icinori, Baleine sérigraphie 3 couleurs, 30 exemplaires, imprimée au Dernier Cri en 2008
© Icinori, Brave New World Nobrow7 2012 par Muyami Otero
© Icinori, central et illustrations d’articles réalisés pour le Tigre mai 2010 par Raphael Urwiller
© Icinori, poster pour le magazine Dada
© Icinori, promenade au musée, album jeunesse, sortie mars 2012 aux éditions de la RMN collection Ramino, 2011 par Mayumi Otero
© Icinori, XXI par Raphael Urwiller
© Icinori, XXI
© Icinori, Dada double 3d
Il suffit de quelques images pour comprendre que le réjouissant duo d’illustrateurs opère dans son travail des croisements de références d’une richesse qui laisse rêveur, entre imagerie populaire, art contemporain, estampe japonaise ou gravure, ouvrant ainsi des pistes informelles de création d’une grande maturité.
Ils aiment utiliser deux ou trois couleurs seulement, réunies dans une composition soignée qui laisse la part belle à l’imaginaire et au fantasme. Chacune d’elle est d’une très grande précision, on y voit des personnages errant seuls dans des paysages lunaires, des animaux en voie d’apparition, des héros intemporels, évoluant dans des saynètes charmantes tantôt comiques, tantôt dramatiques.
© Icinori, Fabrique des Tigres par Mayumi Otero
© Icinori, Ilustration pour le magazine anglais Nobrow par Raphael Urwiller
© Icinori, Illustration pour la revue institutionnelle du Grand Lyon
© Icinori, Illustration pour le magazine Histoire
© Icinori, Illustration pour le magazine Muze
© Icinori, « Issun Boshi » dessins de Mayumi Otero
Chaque image semble raconter une histoire prise en court de route, où l’on tente de raccorder les éléments pour connecter le dessin avec la narration. Quand on connait la multitude des sources d’inspiration des deux dessinateurs, chaque objet acquiert ainsi une résonance particulière avec un classique de la littérature, un tableau de maître, une légende ancestrale, une œuvre contemporaine ou encore un film d’animation…
© Icinori, Jabberwock
© Icinori, Jabberwocky, d’ après Lewis Carroll Sarbacane
© Icinori, Jabberwocky, d’ après Lewis Carroll Sarbacane
© Icinori, Lettrine pour le livre Procrastination
© Icinori, Lettrine pour le livre Procrastination
© Icinori, Lettrine pour le livre Procrastination
© Icinori, lieu unique par Raphael Urwiller
© Icinori, perdre la face par Raphael Urwiller
Mieux encore, l’objet lui-même semble cristallier un dialogue parfois délirant, montrant à quel point le dessin peut avoir ce pouvoir. N’est-ce pas Tristan et Yseult extirpés des temps médiévaux qui chevauchent leur monture vers la jungle de Rudyard Kipling? (cf promenade au musée)
© Icinori, Pop up
© Icinori, Pop up
© Icinori, Pop up
Que ce soit dans les travaux liés à l’illustration de presse, l’édition jeunesse ou dans leurs projets personnels, l’identité graphique d’ Icinori se retrouve partout avec exemplarité. Comme une preuve supplémentaire de la maîtrise implacable de Mayumi et Raphael.