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Frieke Janssens

Smoking Kids.

L' Oeil du Cyclone 11 janvier 2012

Frieke Janssens est née en 1980 à Bruxelles. Depuis 2003, elle travaille en tant que photographe freelance.

Dans cette série, dérangeante et puissamment esthétique, elle substitue le hochet par la cigarette. Ces enfants aux gestes de fumeurs assurés sont saisis dans un cadre qui évoque la photographie de portrait des premiers daguerréotypes et les médaillons en pendentif des siècles derniers.

Le tabac est un élément photogénique indéniable. Frieke Janssens semble fascinée par les attitudes physiques que provoque sa consommation. Que l’on songe à ces écrivains qui se sont fait immortaliser clope au bec ou à ces danseuses de cabaret des années 1930, au visage langoureusement dissimulé derrière un écran de fines volutes. La fumée est, dès l’origine de la technique photographique, exploitée pour les effets intéressants de floutage et de modulation de la lumière qu’elle permet. Ici, l’objet tabagique (pipe, cigarette plus ou moins grosses, cigares…) semble prolonger la personnalité des modèles, leurs conférer un surcroît d’identité. Comme si l’accessoire était en résonance avec celui qui le porte. Les costumes de ces personnages miment les modes de temps révolus et élégants. Ces enfants semblent être d’étranges ancêtres rajeunis. Il y a indéniablement du dandysme dans cette série.

Au-delà de la provocation faite à la santé et aux bonnes moeurs, ces enfants fumeurs choquent moins parce qu’ils inhalent de la fumée que parce que tout dans leur pose, leur gestuelle, leurs habits, leurs airs évoquent l’adulte: ils sont des monstres sans âge identifiable. Une rencontre brutale se produit entre l’ancien et le jeune, entre la pureté et la tache. La mort — celle des vanités — semble contenue en germe dans ces vies qui commencent. Le déphasage entre ces corps d’enfant et ces manières d’adulte engendre une beauté difforme, discordante. Cette esthétique du morbide sonne comme un hommage à celle des poètes modernistes et des peintres préraphaélites, celle d’Oscar Wilde, de Daniel Gabriel Rossetti ou de Ruben Dario. Nous sommes face à une beauté de la « rose fanée ». La mort est envisagée comme un beau vêtement. Peut-être est-ce là une manière de la mettre à distance.

Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©
Frieke Janssen, Smoking KidsFrieke Janssen, Smoking Kids ©

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Commentaires

  1. Vladimir a écrit

    13 mai 2013 à 10 h 32 min

    Cela me laisse sceptique… Ça me fait penser aux « concours » de beauté des petites filles… C’est limite vraiment limite!

    Répondre
  2. Cé a écrit

    12 janvier 2012 à 17 h 28 min

    L’ingéniosité repose également sur la relation de l’artiste avec ses modèles… La créativité de ce travail itou… Sinon, autant tout créer à partir d’un logiciel… Autant se demander alors comment faisait-on un vrai travail d’artiste AVANT l’ère des retouches à tout va? La composition ante photographie est-elle tombée en désuétude? Ou sont-ce plutôt les rapports humains?
    Personnellement, j’ai toujours aimé ce genre de contrastes choquants, qui me renvoient à tellement d’images et de sentiments que la richesse artistique de cette oeuvre ne fait aucun doute pour moi.

    Répondre
  3. Gustave a écrit

    11 janvier 2012 à 22 h 20 min

    Je crois que, précisément, ce sont ces gestes d’adultes chez des enfants qui dérangent dans la série. Janssens en fait des monstres sans âge identifiable. L’intérêt artistique est certes limité mais pas inexistant.

    Répondre
  4. MOC a écrit

    11 janvier 2012 à 18 h 57 min

    Petit message en réaction. Pas en tant que vieux réac, mais véritablement en tant que créatif, auteur d’une série où des enfants s’embrassent eux-mêmes, donc également hautement sensible comme ici.

    Seule grande différence: dans mes compos, la retouche crée le cliché, le moment, la suggestion. Alors qu’ici, je suis franchement sur le cul en voyant la désinvolture de l’artiste, qui n’hésite pas à créer le geste du fumeur chez ses petits modèles, au lieu de faire preuve d’ingéniosité pour le recréer en retouche et laisser les mômes vraiment « jouer » avec des bouts de plastique, ou des batons de réglisse, etc…

    Désolé, mais qu’elle prenne des cours de photoshop au lieu de jouer à ça, la miss Frieke. Surtout que, personnellement, l’intérêt artistique de la série est plutôt limité en soit.

    Répondre
    • Guido Romero Pierini a écrit

      11 janvier 2012 à 21 h 04 min

      Frieke Janssens n’a pas utilisé des vraies cigarettes mais des bâtonnets de fromage et des craies. Pour ce qui est de la fumée, elle a utilisé de l’encens et des bougies.

      Répondre
    • Mosca a écrit

      17 février 2012 à 11 h 51 min

      La retouche à tout prix c’est également de l’art certes, mais ce n’est à mes yeux pas de la photographie à proprement parler, dans le sens classique du terme.
      L’art de la photographie justement, c’est d’une part d’avoir le moins possible de retouches à faire dessus, et d’autre part de ne pas donner l’impression de faire poser les sujets mais au contraire de privilégier le naturel et les prises sur le vif (pour la photo contemporaine tout du moins). C’est ce qui fait sa magie.
      Ici le parti pris est plutôt clairement de faire des photos à l’ancienne, donc « posées », et de travailler les clichés comme un peintre travaille ses portraits pour en faire des tableaux.

      Répondre

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