Françoise Pétrovitch est née à Chambery en 1964. Elle vit et travaille à Cachan. Cette artiste, qui partage sa connaissance et son savoir-faire à L’Ecole Supérieure Estienne à Paris, propose une recherche dont le dessin serait la clé, créant une oeuvre singulière faite de figures féminines, masculines et animales qui se détachent le plus souvent d’un fond blanc. Elle affectionne le travail en série: Supporters, Présentation, Tenir Debout, Poupées, Twins, Masculin/Féminin.
Le dessin de Françoise Pétrovich est un espace de liberté et peut-être la façon la plus directe de traduire la pensée ou les affects de l’artiste comme on a pu dire que le dessin – ou plutôt le trait – d’Egon Shiele traduisent son espace mental. L’artiste ne réalise pas de croquis, n’a pas recours au travail préparatoire. En d’autres termes, le dessin est ici le vecteur d’une plus grande spontanéité et constitue une fin en soi. La plasticienne développe cette technique sous toutes ses formes et s’ouvre à d’autres supports ou matériaux que la feuille de papier, comme sur le mur du Musée des Beaux-Arts de Calais – elle y a dessiné directement – lors de l’exposition « Quand je serai petite » (2010), proposant alors une autre forme de dialogue.
Le travail de l’artiste est parcouru de silences qui se lient à l’intime. La fragilité ou la mémoire – celle de l’artiste ou du regardeur – sont autant d’éléments qui viennent nourrir une réflexion artistique déjà riche. L’intimité est exposée, le corps peut être le réceptacle de pensées ou de blessures secrètes, de sentiments houleux, peut-être même interdits. La narration se profile sans pour autant être imposée. Sa série Révérence s’intéresse au monde de l’enfance, de la féminité et du rapport entre les deux. De petites filles maladroites jouent à la femme adulte dont la féminité serait assumée. Ainsi, elles se parent de leurs plus beaux atours: chaussures à talons, sac à main, bijoux. Françoise Pétrovich inclut une perturbation corporelle dans ces figures: un bras trop long, une main monstrueuse, une jambe qui se déboîte.
Loin de l’idée de nous imposer un récit, l’artiste préfère inviter le regardeur à plonger dans son univers, encourageant tout un chacun à se raconter sa propre histoire dont le support serait l’oeuvre.