C’est loin des modes faisant de l’espace urbain un terrain de jeu que depuis plus de vingt-cinq ans, le photographe Eric Poitevin (né en 1961) construit son oeuvre. De la même manière, c’est à Mangiennes dans la Meuse et non à Paris qu’il choisit de s’installer. Sa démarche se lie intimement aux grands thèmes artistiques de l’Histoire de l’art. Aussi, il revisite le genre du portrait, du paysage, du nu ou encore de la nature morte. De même, il affirme au fil des ans un goût prononcé pour le travail en série et pour le grand format, parfois monumental.

Durant les années 1980, l’École de Düsseldorf (Thomas Ruff, Axel Hütte) est considérée comme un haut lieu de bouillonnement artistique en photographie. Cette tendance avait pour ambition de présenter des images pures, souvent de grands formats, sans trucage, ni artifice. Les images d’Eric Poitevin partagent ce sentiment frontal et neutre. Ses sujets (faune, flore, humanité) baignent pour la plupart dans une lumière étale. Le réalisme devient presque brutal. Notons que les photographies d’Eric Poitevin n’appartiennent pas au registre de la photographie documentaire. Les qualités plastiques font force et permettent d’ériger ces images au rang d’oeuvres d’art. Selon l’artiste, la photographie doit façonner un choix esthétique. À ce propos, il déclare qu’«elle forge, comme un  bon coup de marteau».

Ses premiers travaux (1985) abordaient la mémoire à travers les portraits de vétérans de la Première Guerre mondiale. A Rome, alors pensionnaire de la Villa Médicis, il questionne, à travers la notion de portrait, la curie romaine. Ces photographies mettant en scène des crânes humains, traduisant la fragilité de la vie, semblent se lier au concept de vanité. Par la suite, ses recherches sur les animaux, cerfs, boucs ou sangliers, ont été insufflées par une résidence au domaine de Bel-Val dans les Ardennes. Cette résidence sera couronnée par une exposition au Musée de la Chasse et de la Nature (Paris) lors de sa réouverture en 2007.

Depuis ses premiers travaux, ses photographies partagent un penchant pour la contemplation, se référant à l’idée d’un monde immobile et immuable où la neutralité traduit une absence d’artifice.

Eric Poitevin, Untitled, 2010Eric Poitevin, Untitled, 2010 ©
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Eric Poitevin, Untitled, 1989Eric Poitevin, Untitled, 1989 ©
Eric Poitevin, Untitled, 2006Eric Poitevin, Untitled, 2006 ©
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Eric Poitevin, Untitled, 2007Eric Poitevin, Untitled, 2007 ©
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