David Hilliard est photographe. Il est né en 1964. Il vit et travaille à Boston.
Le travail de David Hilliard est reconnaissable immédiatement, il possède une marque propre: celle de triptyques (parfois bi ou quadriptyques) bordés de blanc. Ici, on peut voir l’artiste et son père, avançant dans les eaux grises d’une rivière du Massachusetts. La scène est solennelle, David Hilliard s’enfonce dans l’eau à la suite de son père, les deux portent la même marque, deux hirondelles tatouées sur le torse. Le cliché central sépare les deux hommes d’une incertitude, de l’amour mêlé d’angoisse d’un fils homosexuel pour son père.
David Hilliard fabrique un univers familier fragmenté et lacunaire, figé entre le panorama et la séquence cinématographique. Ainsi se déploie un espace de suggestions multiples. Il intercale des ellipses dans son récit, le blanc séparant les clichés, et nous demande de recomposer une histoire, de combiner librement les éléments afin de produire une image densifiée, capable de s’enrichir à mesure que l’on joue à observer. David Hilliard a acquis ce penchant pour la mise en scène sous la direction de Philip-Lorca diCorcia et de Gregory Crewdson, ses professeurs à Yale; l’un mettant en lumière le visage d’une masse anonyme, l’autre révélant dans d’importantes mises en scène l’envers d’un rêve américain troublé.
David Hilliard donnait, l’été dernier, sa première exposition monographique à la Galerie Particulière à Paris. Nous avons hâte qu’il revienne en France.