Cady Noland est une artiste américaine née en 1965 à Washington. Elle vit et travaille à New York.
Le travail de Cady Noland est un traitement de choc. La méthode employée est la déformation de la sculpture et de l’installation. Elle arrange des amoncellements d’objets de consommation, de biens commerciaux et d’articles industriels, le tout structuré par des clôtures et des barricades, comme s’il s’agissait d’endiguer ce qui se répand si aisément dans les espaces de l’art et de la société. Les installations de Cady Noland recréent des petits espaces de catastrophe ou de démolition. Le drapeau américain prend une place souvent centrale et signifiante dans le dispositif critique de ces oeuvres: la bannière étoilée apparaît fripée, trouée, déchirée parmi les gravats d’une destruction massive.
Les pièces automobiles ou les caddies de supermarchés, les menottes ou les canettes métalliques représentent les biens de consommation symboliques de l’embourgeoisement pathologique qui dominent toute une société. Les objets du conformisme consumériste sont déchirés, dévalués, relégués au rang de détritus et de tas absurde. Ils sont jetés ou enchaînés avec une précision obsessionnelle, bousculant le spectateur qui reçoit ces vanités de centre commercial selon ses (plus ou moins bonnes) dispositions. Les amas ainsi entreposés dans l’espace d’exposition sont finalement complétés par les panneaux montrant des objets insolites, véritables trouvailles visuelles. L’histoire américaine est présentée comme une démonstration de criminologue. Elle constitue l’arrière plan de ces objets omniprésents. Les deux réalités (historique et consumériste) se combinent en un argumentaire dénué d’objectif démonstratif: ce travail est une constatation virulente, comme un état des lieux de la mythologie nationale. Les objets et l’histoire se confondent dans leur confrontation. Une confrontation d’ordre thérapeutique car l’objet du traitement est la conscience même du spectateur.