Berlinde de Bruyckere est une plasticienne belge née en 1964. L’artiste est fidèle à sa ville natale, Gand, où elle vit et travaille. Elle nous offre une démarche artistique où le silence est inconfortable et où la douceur est effrayante. Ses parents étaient bouchers et elle a grandi au sein d’une famille dans laquelle l’éducation religieuse – catholique – stricte était de vigueur. Pour l’anecdote, son atelier est un ancien couvent.

Ainsi, l’iconographie religieuse trouve une place prépondérante dans son travail. En premier lieu, la passion du Christ et l’ensemble des thématiques qu’elle aborde : crucifixion, pietà,  agonie, etc. Ses corps – souvent suppliciés -, traités de manière expressive, témoignent  de la douleur et de la mort, tabous encore pesants dans notre société.

Autre thème qui lui est cher : le cheval. Elle reconnait l’influence des photographies d’archives de chevaux morts dans les villes dévastées de Flandres durant les batailles de la Grande Guerre. Ici aussi, ses chevaux ont une puissance d’évocation forte, invitant à une réflexion sur le corps, la douleur ou la décomposition. Nouvelle dualité entre la vie et son contraire. Souvent, ces corps aux veines apparentes et à la couleur cadavérique, au réalisme troublant, nous rappellent la condition charnelle du corps.

Enfin, elle aime travailler autour du motif de la couverture. Ou plutôt les couvertures, celles qui viennent cacher le visage. Elle n’aime pas, ou ne veut pas, représenter le visage qui souvent se dissimule derrière des artifices (couvertures, crinières) ou disparait tout à fait (décapitation). C’est aussi une façon de pouvoir s’éloigner de la représentation d’un individu en particulier et d’atteindre chacun de nous. Cette couverture, c’est le symbole de la protection ou du secours mais également celui du bâillon ou du voile mortuaire. Elle peut réchauffer, mais aussi isoler voire étouffer. Elle a une histoire, elle est chargée d’odeur.

Notons qu’à la violence des thèmes abordés répond la douceur des matériaux employés : cires mêlées aux pigments, objets domestiques, matériaux organiques (cuir, poils, cheveux). La tension des corps et des significations règne dans l’oeuvre de Berlinde de Bruyckere.

Berlinde de BruyckereBerlinde de Bruyckere ©

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