Auguste Perret

Faisant écho à la volonté de l’architecte de réaliser un « abri à toutes fins utiles », le Palais Iéna accueille jusqu’au 19 février 2014 une exposition consacrée à son auteur, Auguste Perret. Ce théoricien de l’architecture est resté méconnu du grand public, raison pour laquelle le Conseil économique, Social et Environnemental en collaboration avec la Fondation Prada revient sur le parcours de cet architecte mieux connu pour son activité de constructeur issu d’une entreprise familiale. Il demeure cependant une référence incontournable pour le milieu académique de par la maîtrise du vocabulaire de l’architecture classique, entre chefs-d’oeuvre, monument, ordre et équilibre.

Palais d’Iéna, Paris, Siège de CESE, Salle Hypostyle © Benoit Fougeirol

Escalier du Palais d’Iéna, Paris, Siège de CESE © Benoit Fougeirol

Ce sont en effet huit chefs-d’oeuvre qui sont actuellement présentés, permettant ainsi d’embrasser l’oeuvre de ce pionnier du béton armé, qui grâce à une manipulation subtile et poétique de cette matière brute, a permis de mettre en place un nouvel ordre architectural en écho aux ordre grecs auxquels fait référence la salle Hypostyle dans laquelle l’exposition prend place. Tout se passe comme si les commissaires artistiques – le laboratoire de recherche AMO issu de la célèbre agence OMA – avaient mis en place une véritable grille de lecture de l’espace par le biais de l’exposition qui se tient en deux parties: l’une présentant un ensemble de documents d’archives originaux, l’autre présentant des productions plus contemporaines.

Mosaïques de l’Eglise Notre-Dame du Raincy, Le Raincy © Elina Lumbroso

Intérieur de l’Eglise Notre-Dame du Raincy, Le Raincy ©

Façade de l’immeuble de la rue Franklin, Paris © Elina Lumbroso

Façade de l’immeuble de la rue Franklin, Paris © Gilbert Fastenaeneken

Ce visionnaire de l’architecture a mis en place une œuvre qui donne ses lettres de noblesse à la technique, posant les jalons d’une époque moderniste raffinée qui va continuellement osciller entre la pureté de l’une et les prouesses de l’autre. Ce sont deux aspects d’une même chose qui sont inexorablement liées, ce qu’Auguste Perret est parvenu à démontrer, et ce grâce une logique rationaliste emprunte de poésie.