Alexis Dubois, originaire de Dax, petite ville d’Aquitaine, entre à Duperré, grande école parisienne formant au métier de la création, après avoir obtenu son CAP de peintre en lettres. La mode, le collage et les graffitis deviennent alors les bases de son quotidien artistique. Ayant obtenu son DSAA (diplôme supérieur d’arts appliqués), l’artiste devient directeur artistique pour un bureau de tendance, puis scénographe chez Lanvin auprès d’Alber Elbaz, avant de s’envoler pour le Canada où il poursuit sa carrière dans le cinéma et dans la musique. Il finit par tout arrêter pour se consacrer à la peinture, seul medium lui permettant d’étouffer sa soif de liberté.

Sa notoriété, Alexis Dubois, la doit à la représentation picturale du désenchantement de sa jeunesse et de ses ressentis sur le monde par des peintures acryliques pop surréalistes ou des aquarelles dites néoromantiques. Dans le monde coloré et enfantin de l’artiste évoluent amas de peluches bariolés et attachantes reniées par un petit garçon au regard sombre et au tatouage évocateur: « On partira sans rien ». Fillette de conte de fée, tombant dans un univers gouverné par les guerres, la violence, la manipulation et la luxure du monde adulte. Adolescente tressée, blessée par les rumeurs. Statut de petite fille salie par des fientes de pigeons ou fuite de la conscience à travers le temps et le vieillissement humain. Les aquarelles évoquent la complexité et l’horreur du monde vu de l’intérieur, l’anonymat des hommes à la sortie de Wall Street, le témoignage de la misère d’un portrait aux yeux arrachés et l’instinctive méfiance humaine.

Alexis Dubois, On partira sans rien
© Alexis Dubois, On partira sans rien, 89×116, acrylique sur toile
Alexis Dubois, Je tombe dans votre bonheur
© Alexis Dubois, Je tombe dans votre bonheur, acrylique sur toile
Alexis Dubois, Les rumeurs
© Alexis Dubois, Les rumeurs, 130 x 89 cm, acrylique sur toile
Alexis Dubois, Ma vengeance c'est l'oubli
© Alexis Dubois, Ma vengeance c’est l’oubli, acrylique sur toile, 89×116, acrylique sur toile
Alexis Dubois, Sans le souffle on est rien
© Alexis Dubois, Sans le souffle on est rien, 75x75cm, acrylique sur toile
Alexis Dubois, Vue intérieure
© Alexis Dubois, Vue intérieure, 50×65 cm, encre sur papier
Alexis Dubois, Sortie de Wall Street
© Alexis Dubois, Sortie de Wall Street, 50×65 cm, encre sur papier
Alexis Dubois, Témoin de misère
© Alexis Dubois, Témoin de misère, 50×65 cm, encre sur papier
Alexis Dubois, Méfiance
© Alexis Dubois, Méfiance, 24x32cm, aquarelle sur toile

Sa première série d’œuvres met en scène différentes interprétations émotionnelles de sa jeunesse émancipée où les enfants incarnent une innocence bafouée. Par son imaginaire, l’artiste apporte aux spectateurs une vision de la vie douce et amère, colorée et exubérante, les transportant du sentiment de plaisir à celui de la peur et de l’oubli. L’enfance y devient un endroit idyllique et exemplaire que l’âge adulte vient pervertir. Cet univers n’est pas sans évoquer les poupées Mattel sanguinaires, suicidaires et corrompues de la photographe Mariel Clayton où l’objet représentatif de l’enfance devient la proie d’un détournement symbolique au profit d’une critique cynique sur le comportement des adultes d’aujourd’hui. Dans sa deuxième série, catégorisée par une approche nouvelle de l’encre créant un univers plus sombre, Alexis Dubois s’appuie sur des transcriptions instinctives abstraites et figuratives. Le capitalisme et la volonté d’individualisme y sont grandement critiqués, « un capitalisme que l’on retrouve aujourd’hui à tous les niveaux de la société et qui nie finalement l’individu » d’après les dires de John Carpenter.

Alexis Dubois, Karma
© Alexis Dubois, Karma 2011, 130x89cm acrylique sur toile
Alexis Dubois, La mort de la veinale
© Alexis Dubois, La mort de la veinale, 2011, 130x89cm acrylique sur toile
Alexis Dubois, Progression régressive
© Alexis Dubois, Progression régressive, 130 x 89 cm, acrylique sur toile
Alexis Dubois, On joue, on meurt
© Alexis Dubois, On joue, on meurt, 130 x 89 cm, acrylique sur toile