Adriana Varejão est une plasticienne née au Brésil en 1964. Elle vit et travaille à Rio de Janeiro. Sa démarche artistique intègre et repousse les limites de la peinture, de la sculpture ou encore de l’architecture. Ses inquiétantes installations, vrai-faux trompe l’œil, ne laissent personne indifférent. En effet, régulièrement la chair – ou plutôt tout ce que la peau humaine cache – surgit de ses toiles éventrées, à la manière du peintre Lucio Fontana. Les entrailles et viscères deviennent alors des éléments plastiques et esthétiques. Varejao s’inscrit dans la longue tradition de la représentation de la chair humaine, proche des peintres Goya ou de Bacon.
L’artiste attache une importance particulière à l’histoire (sanglante) de son pays. La question de l’esclavage en premier lieu, mais aussi la colonisation et son lot de barbarie ne cesse d’occuper une place prépondérante dans son travail. En d’autres termes, ses œuvres deviennent le support d’un discours, elles témoignent et dénoncent. L’artiste mêle aussi culture et tradition, et ce, à travers l’azulejo. Originaire du Portugal, cette technique se caractérise par l’utilisation de carreaux de faïence qui assemblés et peints – le plus souvent en bleu – forment un décor mural. Elle se nourrit également de la littérature libertine et de la musique traditionnelle. Beaucoup caractérisent son travail de baroque contemporain.
Adriana Varejão se verra décerner l’Ordre du Mérite Culturel par le président brésilien, Dilma Roussef, le 09 novembre 2011, pour l’ensemble de sa carrière artistique.