Tiphaine Calmettes s’intéresse au paysage et aux espaces construits et plus particulièrement ceux en suspens, en transition. Sa démarche artistique relève de la recherche, de l’expérimentation et du montage. Elle développe une collection d’images, entre espace naturel et urbain. Ce corpus est son territoire, là où elle met en forme sa pensée. Au fur et à mesure de ses jeux de manipulations et de déplacements, l’artiste découvre des formes, des objets, des éléments d’architecture et fragments de paysage. Des liens apparaissent et des associations se créent. Elle interroge ainsi l’image-document en tant qu’objet, ses transformations et circulations.

Ce travail sur l’image l’a amené à s’intéresser au geste et à sa matérialisation. Elle cherche à créer des relations entre l’image, l’objet et le geste. Ainsi, elle met en scène la photographie d’un lieu, l’accompagne d’un objet, fragment d’un paysage. Installée, celle-ci engage une relation particulière à l’architecture. De l’espace représenté, un déplacement s’opère vers l’espace réel et se crée alors un espace parallèle. Ce qui fait surgir nombreuses et diverses temporalités et références à des paysages.

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© Tiphaine Calmettes
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Au Salon de Montrouge, Tiphaine Calmettes présentait plusieurs œuvres qui associent l’image à l’objet et plusieurs rapports au temps. Une photographie qui montre un hall d’immeuble, tel un objet, était reliée par une baguette à une plaque de béton. Au sol, une autre plaque prolongeait cette image dans l’espace. À partir de ces fragments, un paysage est recomposé, faisant référence aux jardins zen. L’œuvre suggère un événement, un basculement, comme si les éléments architecturaux de l’image seraient sortis. Sur une colonnade, référence à l’antiquité, Tiphaine Calmettes a installé une image, zoom de matières organiques. D’étranges champignons en émergent. Cette œuvre joue sur la construction et la déconstruction, l’objet concret et le naturel. Le socle est déjà possible ruine. Ainsi, ce travail évoque un espace-temps paradoxal, entre un passé très lointain et un présent, un processus sans cesse renouvelé. À ses côtés, une photographie présente une étrange composition, un végétal agencé dans un étonnant vase, strate de béton et de glace. Si cette œuvre fait écho à l’ikebana, l’art floral japonais, elle fait se confronter trois temporalités, le caractère éphémère du végétal et la durabilité et la fugacité des deux matériaux de construction.

L’image est ainsi, pour l’artiste, un objet, point de départ de processus de création de formes. Elle renvoie à un territoire et devient ensuite elle même un élément d’un paysage.

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