Un entretien Boum! Bang!
Fondé en Avril 1989 à Stuttgart, le Studio Film Bilder regroupe moult passionnés d’animation qui proposent au spectateur un éventail de travaux aux univers multiples. Ils ont récolté au fil des ans plus d’une centaine de prix dans des festivals du monde entier. Ils mettent en avant leur volonté d’introduire « une approche plus artistique et créative du domaine de l’animation » mais souhaitent également et avant tout faire « sortir le format court du placard » et « rendre ce domaine encore plus populaire qu’il ne l’est déjà », expliquent-ils sur leur page Facebook. Entretien avec Thomas Meyer-Hermann, producteur et fondateur du Studio Film Bilder, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de ce studio d’animation innovant.

Thomas Meyer Hermann
© Maya Yonesho, Thomas Meyer-Hermann

B!B!: Comment s’est formé le collectif Film Bilder?
Thomas Meyer-Hermann: Après mes études à l’Académie des Arts de Stuttgart et quatre années d’enseignement d’animation dans cette même école, j’ai voulu travailler dans un studio d’animation. Il n’y en avait pas en Allemagne et j’ai donc dû trouver un moyen de créer mon propre studio. J’ai demandé aux plus talentueux de mes élèves s’ils voulaient travailler avec moi, et ils ont tous accepté.
B!B!: Comment êtes-vous parvenu à l’animation?
Thomas Meyer-Hermann: Ma passion pour l’animation perdure depuis une cinquantaine d’années. J’ai produit de petits films en Super 8 avec des personnages dessinés et en pâte à modeler dès mon plus jeune âge. Si une passion est assez intense, vous trouvez toujours un moyen de l’assouvir.
B!B!: Quelles sont vos influences?
Thomas Meyer-Hermann: « Yellow Submarine » de George Dunning a été une source d’inspiration majeure dans mon enfance. Après le visionnage de ce film, j’ai soudain compris que l’animation ne ressemblait pas toujours à celle de Disney, notamment par la diversité des styles et la connexion avec la musique – ce sont ces choses qui m’intéressent encore aujourd’hui. Lorsque j’étais étudiant, mes autres influences étaient les films présentés au Festival d’Annecy.
B!B!: Comment décririez-vous votre travail?
Thomas Meyer-Hermann: Aujourd’hui, je suis plus producteur que réalisateur ou animateur mais je vois naître des projets très créatifs. Pour pouvoir faire de la production et de la distribution de nos jours, les possibilités de l’animation doivent toujours être poussées par beaucoup de créativité.






B!B!: Parlez-moi de la technique artistique qui fait naître les projets du Studio Film Bilder.
Thomas Meyer-Hermann: Le Studio Film Bilder produit des films dans toutes les techniques d’animation imaginables. Aujourd’hui, de nombreux projets sont animés avec l’ordinateur, en 3D comme en 2D, mais nous avons encore un fort penchant pour l’animation dessinée à la main.
B!B!: Parlez-moi des partis pris esthétiques des films du Studio Film Bilder.
Thomas Meyer-Hermann: J’aime travailler avec les directeurs et les concepteurs qui ont une vision forte et un style personnel. C’est pour cette raison que nous avons autant de travaux différents. Je pense néanmoins que vous pouvez trouver mes propres préférences dans nos films. Je suis toujours à la recherche d’images et de personnages insolites – et en aucun cas de stéréotypes. Je suis intéressé par le contraste entre la simplicité et la richesse.




B!B!: Donnez-moi votre vision du monde.
Thomas Meyer-Hermann: Un monde futur idéal serait de donner la possibilité à tous d’agir par notre côté ludique et créatif sans avoir à se soucier des revenus financiers.
B!B!: Décrivez-moi votre journée type.
Thomas Meyer-Hermann: Dans la matinée, je nage un kilomètre et laisse couler mon cerveau. Ensuite, je discute des projets actuels et futurs avec les réalisateurs, fais des calculs de l’état financier du studio avec le directeur de production, mets à jour nos pages Facebook et Youtube, conçois des éléments pour les films ou la commercialisation du studio et réponds à des questions par e-mail. Ensuite, je dois dîner avec ma femme.
B!B!: Quels sont vos futurs projets?
Thomas Meyer-Hermann: La série préscolaire « Epla Patchwork » avec Angela Steffen, le talk-show animé « Who Bears the Cost » avec Daniel Nocke, le projet cross-média « Myself » et le court métrage autobiographique « Altötting » avec Andreas Hykade, le court métrage « Letter to Uncle Thomas » avec Regina Pessoa en co-production avec Ciclope Filmes.




B!B!: Si vous pouviez vous réincarner…
Thomas Meyer-Hermann: Je veux être de nouveau un humain, avec de préférence un grand talent en musique.
B!B!: Un photographe célèbre?
Thomas Meyer-Hermann: J’aimerais être Man Ray.
B!B!: Une œuvre d’art?
Thomas Meyer-Hermann: « Kartoffelköppe » de Sigmar Polke.
B!B! : Un personnage historique?
Thomas Meyer-Hermann: Johannes Gutenberg.
B!B!: Un personnage de dessin animé?
Thomas Meyer-Hermann: Le personnage TOM, présent dans plusieurs de nos projets.
B!B!: Un animal?
Thomas Meyer-Hermann: Un poisson.
B!B!: Un livre?
Thomas Meyer-Hermann: « Les Aventures de Tom Sawyer » de Mark Twain.
B!B!: Un film?
Thomas Meyer-Hermann: « Le Voyage de Chihiro » de Hayao Miyazaki.
B!B!: Une chanson?
Thomas Meyer-Hermann: « I Started a Joke » des Bee Gees.
B!B!: Si vous pouviez inviter dix personnes, décédées ou vivantes, à dîner, qui seraient-elles?
Thomas Meyer-Hermann: Léonard de Vinci, Johann Wolfgang von Goethe, Cléopâtre, Josef « Sepp » Herberger, John Fitzgerald Kennedy, Marilyn Monroe, John Lennon, Georges Méliès, Astrid Lindgren et Jésus.
B!B!: Si je vous dis « Boum! Bang! »?
Thomas Meyer-Hermann: Bling Bling!