Les peintures de Pakayla Biehn créent l’illusion et donnent à voir deux espaces temps qui se conjuguent et s’épousent. Une nature mélancolique et onirique convole en noce d’or avec des silhouettes évanescentes tout droit sorties d’un film de Sofia Coppola. À cheval entre deux mondes, entre beautés féminines, florales et jumelles, c’est l’art délicat de la transparence qui se déploie. Inspiré par le processus de double exposition photographique, le travail de Pakayla Biehn joue avec une simultanéité vaporeuse d’une puissance narrative remarquable.

Pakayla Biehn© Pakayla Biehn
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La vision double est l’un des nombreux symptômes du strabisme. Le concept initial de la peinture-fusion de Pakayla Biehn est née de cette maladie congénitale dont elle atteinte. Elle a toujours voulu travailler sur les troubles de la vision et c’est en 2009, peu de temps avant d’être diplômée de l’Academy of Art University de San Francisco qu’elle a commencé à peintre les représentations de sa propre vision. Pakayla Biehn avoue avoir été profondément marquée et inspirée par le travail du portraitiste hyperréaliste Chuck Close atteint de prosopagnosie, un trouble de la reconnaissance des visages. D’ailleurs, les visages et les corps de Pakayla Biehn sont en majorité détournés ou de trois quart, laissant à notre imagination de spectateur l’espace pour inventer ce qui reste cacher, la liberté de poursuivre l’histoire qu’elle a énoncé.

Pakayla Biehn© Pakayla Biehn
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Outre la beauté, les peintures chevauchées de Pakayla Biehn explorent le rapport au temps dans sa non linéarité. Un moment particulier n’est pas simplement une image singulière et ses peintures sont une tentative de figer un instant ou un sentiment en plusieurs images. La subtilité technique de Pakayla Biehn, profondément enracinée dans sa propre expérience visuelle semble ainsi décrire le passage du temps et de la pensée en même temps.

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Pakayla Biehn est une fervente partisane du mariage entre nouvelles technologies et arts. Pour elle, il faut embrasser ce qui semble l’inévitable et c’est d’ailleurs en peaufinant l’opacité de photographies sous Photoshop que lui est venu à l’idée de les assimiler dans une peinture en double exposition. Là où l’hyperréalisme s’efforce de dupliquer l’image avec une précision d’orfèvre, le photorréalisme de Pakayla Biehn réplique une photographie en laissant une grande liberté à la texture et aux couleurs.

Les images à la base de ces peintures proviennent de sources multiples: amis, étrangers, photos personnelles, Google et le travail de certaines photographes comme Tamara Lichtenstein, Tanya Prilukova, et Marija Strajnic. Les personnages de Pakayla Biehn sont toujours des anonymes qu’elle choisit pour la beauté et l’universalité.

Pakayla Biehn© Pakayla Biehn
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Pakayla Biehn crée un pont intemporel entre la technologie moderne et l’une des plus anciennes formes d’expression humaine. Le travail préparatoire consiste à assembler en double exposition sous Photoshop les images sélectionnées puis à travailler les couleurs et la saturation. Ensuite, il y a le passage sur la toile, à la peinture à l’huile, toujours. Elle peint les deux couches intégrées simultanément dans le long processus créatif qui, pour elle est doublé d’une difficulté supplémentaire liée à son trouble de la vision; l’impossibilité de peindre plus de quatre d’affilées.

Pakayla Biehn a exposé quelques toiles en janvier 2012 à l’Affordable Art Fair de Los Angeles et poursuit actuellement son travail sur la double exposition.

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