Un entretien Boum! Bang!

Julien Gudéa ne supporte ni la monotonie, ni le « plat » et ça se voit. Fruit de ses recherches sur la matière et produites artisanalement dans son atelier, ses sculptures sortent de l’ordinaire des objets du quotidien. Multi-facettes, comme le sont les influences de leur auteur, elles portent en elles le désir de cet artiste hyperactif de surprendre son public tout en se surprenant lui-même.

Portrait de Julien Gudéa avec ses allumettes.
Portrait de Julien Gudéa avec ses allumettes. Photographie de Philippe de Salabert © Julien Gudéa

B!B!: Julien, peux-tu commencer par nous raconter ton parcours? Comment en es-tu arrivé à la sculpture?

Julien: Ma passion pour les arts plastiques est née très tôt. Je m’ennuyais à l’école parce que je savais déjà ce que je voulais faire: des études d’art. J’ai donc décidé de rentrer dès la fin de ma troisième au Lycée de Sèvres. J’ai choisi l’option céramique, matière avec laquelle j’ai tout de suite eu un très bon feeling et qui m’a permis d’être assez vite à l’aise avec la sculpture. J’ai ensuite constitué un dossier pour rentrer aux Beaux-Arts de Paris. À la fin de mes études en 2001, j’ai obtenu mon tout premier contrat pour la création de l’emballage d’un parfum. En 2002, j’ai répondu à un appel d’offre pour un gymnase à Arcueil et j’ai décroché une commande: un moulage de 2 mètres de haut d’un fragment de ballon de basket éclaté contre un mur. Cette première œuvre, aujourd’hui encore exposée, a été comme un détonateur. En 2003, j’ai décidé de quitter Paris et d’ouvrir un atelier de moulage dans le sud de la France où les conditions climatiques (ensoleillement et vent) sont idéales. J’y poursuis aujourd’hui mon travail que je qualifierais de design artistique non fonctionnel. Les toutes premières pièces que j’ai produites étaient en caoutchouc et en silicone, deux matières dont j’étais amoureux. Trop abstraites, trop futuristes, elles n’ont pas trouvé leur public. Je suis donc revenu au statuaire avec notamment mes premières allumettes en 2006. Ma « collection » d’objets a commencé comme ça et aujourd’hui, elle comprend 160 prototypes.

B!B!: D’où t’es venue cette idée de constituer une collection et comment s’articule-t-elle?

Julien: J’ai commencé à numéroter mes créations et la collection est née progressivement. Le ballon de basket que j’ai réalisé pour Arcueil est mon numéro 1 et aujourd’hui, mon dernier objet, le numéro 160, est une guitare Gibson également éclatée contre un mur. Tenir cette collection, c’est le fil conducteur de ma production et je me laisse la possibilité de réactualiser certaines de ses pièces. Un exemple: mon objet numéro 73, une grande langue que j’ai réalisée en silicone. Je ne l’ai pratiquement jamais exposé, je ne l’ai pas vendu non plus mais peut-être qu’en 2014, je retournerai chercher son moule et que je l’utiliserai pour créer une ou plusieurs nouvelles œuvres qui, elles, auront du succès. C’est aussi comme cela que fonctionne ma collection. Elle comporte des séries, des collections dans la collection, ce qui frôle parfois l’obsessionnel. J’aime particulièrement ce va-et-vient dans le temps, cette possibilité de multiplier les versions tout en jouant sur l’infini.

Julien Gudéa, Allumettes brûlées
Julien Gudéa, Allumettes brûlées -génération 4, 2011, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA par brûlures, sculpture n°139 à 152 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Allumettes brûlées - génération 4
Julien Gudéa, Allumettes brûlées -génération 4, 2011, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA par brûlures, sculpture n°139 à 152 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Carton scotché
Julien Gudéa, Carton scotché, 2010, 94 x 55 x 16 cm, résine peinte, pièce unique, sculpture n°114 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Grappe de raisin avec quelques grains en moins
Julien Gudéa, Grappe de raisin avec quelques grains en moins, 2011, 89 x 39 x 31 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°154 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Trognons
Julien Gudéa, Trognons,2009, 91 x 17 x 15 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°106 et 107 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa

B!B!: Quels artistes et designers t’ont inspiré?

Julien: Mes influences sont un peu à mon image: pluridisciplinaires. J’aime autant les couleurs saturées de Claude Viallat, l’un de mes professeurs aux Beaux-Arts, que le travail de Jean-Marc Bustamante ou les sculptures de Richard Deacon et Auguste Rodin. Je pense également avoir été influencé  indirectement par mon père qui était peintre mais également par le père de mon père, un sculpteur italien qui a réalisé beaucoup de nus féminins « classiques » en argile. De toutes ces sources d’inspirations est née ma volonté d’aller vers une troisième dimension, vers la matière plastique et vers la sculpture contemporaine. J’aimerais également citer d’autres artistes comme Christophe Dalecki, Katharina Fritsch, Matthew Barney ainsi que le designer Cédric Ragot avec qui je dois être associé lors d’une photo.

B!B!: Pourquoi avoir décidé d’agrandir tous ces objets de notre quotidien?

Julien: Peut-être parce que ces objets sont immédiats, évidents, actuels et intimes. L’agrandissement me permet de leur apporter une charge émotionnelle supplémentaire, un peu comme l’a fait Lewis Carol dans Alice au Pays des Merveilles. À mes débuts, j’ai réalisé une sculpture de casquette noire à l’échelle 1/1 et ce que j’ai trouvé intéressant, c’était ce flou entre le vrai et le faux. Ensuite, je me suis lassé de ce que je pourrais appeler le principe de « prélèvement » et de cet acte consistant à reproduire l’empreinte de quelque chose. Ce n’est pas mon propos. L’agrandissement a pour avantage de forcer l’artiste à changer l’échelle de l’objet, ce qui est un acte de création en soit. Plutôt que de reproduire quelque chose à l’identique, j’aime réfléchir à sa perception, le réinterpréter et y appliquer ma propre empreinte.

B!B!: Le point commun entre beaucoup des objets de ta collection est qu’ils sont incomplets ou que leur structure est modifiée, pourquoi? 

Julien: Si je retire quelque chose à l’une de mes pommes, si je la « fracture », si je la « fragmente », c’est pour la rendre vivante et pour en faire non pas un « prélèvement » mais une interprétation sensible et personnelle. Ensuite, ce qui m’intéresse c’est d’en créer des variations, c’est-à-dire d’autres versions mordues différemment ou dont les couleurs seront différentes. C’est pour cela que je parle de collection dans ma collection. Ainsi, pour moi, si tu regardes une de mes pommes de loin tu vois que c’est une pomme mordue. Si tu la regardes de près, tu te rends compte que c’est une pomme mordue, mais d’une certaine façon. Sa fragmentation, sa peau arrachée, la rendent plus sensible, plus vivante, plus poétique aussi. Enfin, si je place cette pomme dans une série de pommes toutes mordues différemment, l’idée ne sera plus de chercher la fracture de l’objet mais tout simplement de se laisser aller à la contemplation de cette collection.

Julien Gudéa, Capuchon mordu
Julien Gudéa, Capuchon mordu, 2009, 107 x 20 x 14 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°108 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Cigarette
Julien Gudéa, Cigarette au 3/4 oubliée, 2011, 86 x 15 x 6 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°133 et 134 de la collection de © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Bois-botte
Julien Gudéa, Bois-botte, 2011, 40,5 x 8,5 x 34 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°135 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Boule de papier froissée
Julien Gudéa, Boule de papier froissée, 2011, 60 x 45 x 50 cm, résine peinte, pièce unique, sculpture n°137 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Pomme déjà bien croquée
Julien Gudéa, Pomme déjà bien croquée,2010, 50 x 50 x 50 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°112 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Pomme déjà bien croquée (détail)
Julien Gudéa, Pomme déjà bien croquée (détail),2010, 50 x 50 x 50 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°112 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa

B!B!: Quelle est selon toi la meilleure place pour tes œuvres? Où rêves-tu de les voir exposées?

Julien: La question de« l’intérieur » me fascine, c’est un vrai objet de désir pour moi. À ce propos, j’aimerais beaucoup développer un projet de collaboration avec un scénographe. L’idée serait de créer un nouveau genre d’expositions en constituant un binôme décorateur/artiste, le décorateur se servant des pièces de l’artiste pour singulariser sa proposition et l’artiste se servant du décor du décorateur pour mettre en valeur ses pièces. Un principe qui s’éloigne du cadre du musée avec ses grandes salles blanches que je trouve, entre nous, très replié sur lui-même. Moi, pour le moment, j’ai envie de rentrer chez les gens, de dialoguer avec eux, de découvrir l’interactivité qui peut se produire entre leurs œuvres et leur mur. J’ai envie de redonner une fonction décorative noble à mes objets et aux créations d’artistes comme moi, plutôt que de nourrir un musée ou un réseau d’initiés.

B!B!: Tu es inventif dans ta façon de présenter et de vendre ton travail. C’est par plaisir ou par nécessité?

Julien: Je dirais qu’être artiste aujourd’hui est loin d’être simple. Il faut rechercher, créer, communiquer sur ses créations, gérer ses problèmes de production, gérer le fait que certaines pièces ont beaucoup de succès et que d’autres pas du tout, savoir tirer parti des nouvelles technologies dans un monde ultratechnique… Il faut donc donner le meilleur de soi-même, être optimiste et considérer que chaque événement positif doit être vécu comme une fête. Beaucoup d’énergie, en somme, qu’il faut drainer et communiquer pour rester vivant. Aujourd’hui, je me considère plus libre sans galerie ni agent car je vends mes pièces au grès de mes expositions (environ 35 pièces originales vendues depuis septembre). Mon site web et les réseaux sociaux sont un plus non négligeables et peut-être n’ai-je tout simplement pas encore rencontré le partenaire idéal. De plus, je reçois régulièrement de nouvelles propositions de partenariats et d’expositions. Une marque de mobilier vient de me proposer de faire figurer mes œuvres dans ses communications et ainsi de marier le travail de l’un de leurs designers avec le mien. Je prête également parfois mes œuvres à des magazines ou des magasins. Mes allumettes sont par exemple exposées à la librairie du musée d’art contemporain nîmois, le Carré d’Art. Je participe aussi à des salons comme celui de Montrouge ou la Biennale d’Issy-les-Moulineaux ou encore, grâce à des mécènes, à des foires ou des expositions évènementielles privées en Champagne. Toutes ces collaborations me permettent d’avoir plus de visibilité et, au moins, je sais que je ne peux en ressortir que gagnant.

Julien Gudéa, La traversée
Julien Gudéa, La traversée, 2009, 125 x 25 x 61 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°94 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Appareil photo à bandoulière
Julien Gudéa,  Appareil photo à bandoulière, 2009, 41,5 x 15,5 x 10,5 cm, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°87 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Langue
Julien Gudéa, Langue,2008, élastomère teinté, édition indéfinie, sculpture n°73 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Casquette
Julien Gudéa,  Casquette,2004, sculpture disponible en résine+élastomère et en résine seule, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°9 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, La canadienne
Julien Gudéa, La canadienne, 2005, édition limitée à deux exemplaires, sculpture n°62 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Perceuse molle
Julien Gudéa, Perceuse molle, 2005, élastomère, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°33 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa
Julien Gudéa, Olive croquée
Julien Gudéa, Olive croquée, 2012, résine peinte, édition limitée à 8 + 4 EA, sculpture n°155 de la collection de Julien Gudéa © Julien Gudéa

B!B!: Est-ce que tu réalises des œuvres sur commande?

Julien: Je l’ai déjà fait mais je trouve le principe de la commande trop directif et cela ajoute une pression que je n’aime pas, sans compter le fait que le commanditaire devient créateur et qu’il y a des chances pour que le résultat final le déçoive, qu’il ne corresponde pas à la création qu’il avait en tête. Je préfère largement que quelqu’un ait un coup de cœur pour l’une de mes œuvres car ce que j’aime c’est surprendre et susciter la curiosité.

B!B!: Quels sont les prochains projets que tu souhaiterais réaliser? Quels sont les objets auxquels tu aimerais te mesurer?

Julien: J’ai déjà produit une bougie fondue que j’ai placée au milieu de mes autres œuvres pendant des expositions et j’ai trouvé ça assez magique. J’aimerais beaucoup en créer de nouvelles versions, plus grandes et intégrant si possible une source lumineuse fabriquée sur-mesure par un artisan pour leur donner une dimension plus intimiste.

B!B!: Quels sont les objets qui t’ont donné le plus de fil à retordre?

Julien: Il y en a pas mal. Tout ce qui touche au corps humain par exemple. Ce n’est vraiment pas mon truc. Le corps est évoqué à travers certaines de mes œuvres comme un crayon ou un appareil photo ou encore, dans les morsures d’une pomme dans lesquelles je peux voir les formes sensuelles d’un corps de femme. Mais, quand j’essaye de faire un œil, un nez, j’ai l’impression de repartir un siècle en arrière et d’être confronté aux mêmes problèmes que les anciens dont le principal défi était de représenter le corps humain. Il y a également des objets que j’ai essayé de produire et qui m’ont donné envie de baisser les bras après plusieurs tentatives et plusieurs échecs. Un arrosoir par exemple mais aussi une tête de renard et d’autres objets en rapport avec la nature. C’est comme pour l’humain, cette évocation de la nature, je préfère la faire à travers un avion, lui même inspiré par les oiseaux. La conclusion de tout ça est certainement que je trouve qu’il y a finalement plus d’intérêt et de poésie dans tout ce qui est post-industriel.

Julien Gudéa, vue de l’exposition au Centre culturel le Graal de Saint Raphaël
Julien Gudéa, vue de l’exposition au Centre culturel le Graal de Saint Raphaël, 2012 © Julien Gudéa
Julien Gudéa, vue de l’exposition à la Foire Franchement Art
Julien Gudéa, vue de l’exposition dans les locaux de l’agence de publicité Preview lors de la Paris Design Week 2012 © Julien Gudéa
Julien Gudéa, sculpture permanente exposée au gymnase Raspail d'Arcueil
Julien Gudéa, sculpture permanente exposée au gymnase Raspail d’Arcueil, 2002 © Julien Gudéa

B!B!: Les chroniqueurs de Boum! Bang! ont pour habitude de terminer leurs interviews par une sélection de questions issues du questionnaire de Proust. En voici quelques-unes librement adaptées:

B!B!: Quel est ton artiste ou ton designer favori?

Julien: J’aime beaucoup l’éditeur Droog et tout particulièrement une de leur pièce: un lavabo mou en polyuréthane*.

B!B!: Quel est ta couleur préférée?

Julien: Le vert.

B!B!: Quel est ton objet quotidien préféré?

Julien: Les spatules en bois.

B!B!: Quelle est ta ville favorite?

Julien: Montréal et Québec. Il y a une bonne énergie là-bas, même s’il y fait froid.

B!B!: Qui est ton héros?

Julien: Tommy Lee Jones dans le film « Dans la vallée d’Elah »**, un homme solide et très humain.

B!B!: Quels sont ta plus grande qualité et ton plus grand défaut?

Julien: Défaut: Obsessionnel. Qualité: Ambitieux.

B!B!: La musique que tu écoutes en boucle en ce moment?

Julien: Kavinsky et tout un tas de morceaux électro.

B!B!: Si tu devais te réincarner en un objet, tu serais?

Julien: Une bougie.

B!B!: De quel superpouvoir aimerais-tu disposer?

Julien: La téléportation.

B!B!: Si tu devais exercer un autre métier, tu ferais lequel?

Julien: Chef cuisinier.

B!B!: Une sculpture Boum!Bang! cela pourrait donner quoi?

Julien: Je verrais bien la sculpture graphique et numérique d’un carton éclaté, celui entourant un pétard qui viendrait d’exploser. Quelque chose de kaléidoscopique, totalement défragmenté où chaque facette du carton serait un écran vidéo présentant le travail d’un artiste.

B!B!: Et pour terminer, si je te dis tout simplement « Boum !Bang ! », tu me dis?

Julien: Post 21ème siècle.

Julien Gudéa, vue de l’exposition à la Foire Franchement Art de Villefranche-sur-Mer
Julien Gudéa, vue de l’exposition à la Foire Franchement Art de Villefranche-sur-Mer – Mécénat CENTURY 21 Lafage, 2012 © Julien Gudéa
Julien Gudéa, vue de exposition Artsenat - "Du vent dans les branches"
Julien Gudéa, vue de exposition Artsenat – « Du vent dans les branches » – Jardin du Luxembourg à Paris, 2008 © Julien Gudéa
Julien Gudéa, vue de exposition avec le collectif "100% plastique"
Julien Gudéa, vue de exposition avec le collectif « 100% plastique » – CCI de Reims, 2012 © Julien Gudéa * Création de la designer Hella Jongerius en 1997 pour Droog. Dimensions : 31 x 39 x 20 cm. ** Film de Paul Haggis sortie en 2007 avec, également, Charlize Theron et Jason Patric.