Photographe d’origine italienne et aujourd’hui installé à Berlin, Discordant – pseudonyme d’Emanuele Sturlese – révèle un art explorateur de l’identité humaine. Du masque aux artifices, il tire de ses portraits une atmosphère romanesque, obscure, parfois même burlesque. Ses mises en scène interrogent la relation entre l’Homme et la Nature, dans une auguste fébrilité.

« Le nu est la sincérité du corps: une honnêteté que tout le monde ne peut avoir », disait l’écrivain Jacinto Benavente (« Philosophie de la Mode », 1924). C’est sur ce credo que s’alignent les modèles photographiés: la nudité revendique la vie, la nature, l’essence humaine. Mais la présence partielle des masques et du vêtement dans l’œuvre de Discordant évoque une lutte. Un combat mené dans la quête de l’identité, où l’artificiel l’emporte sur les attributs naturels.

Emanuele Sturlese© Emanuele Sturlese
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Si l’Homme est né de la Nature, son individualité est réduite à néant dans les photographies de Discordant. Visages voilés, les corps en perdition posent dans des paysages abandonnés. La Nature domine, semble astreindre l’être humain à quelque réflexion existentialiste sur son origine et son identité. À la fois refuge et dominatrice, la lumière évoque les états d’âme d’une existence comblée d’écueils, sur le point de s’annihiler.

Emanuele Sturlese© Emanuele Sturlese
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Ce questionnement de l’identité, Discordant le poursuit dans une série de portraits, clairement délimités par des cadres aux motifs chimériques. Dépourvus d’individualité et de sentiments, hommes et femmes sont transformés en une entité non définie, malgré la distinction par leurs attributs sexuels. L’hybridité de ces corps – délayés dans le champ lexical de l’animal, du végétal et du minéral – est-elle une réponse à l’origine humaine? La présence du cadre semble en tout cas connoter l’aboutissement de la réflexion. Il confine l’Homme dans son écrin originel, de là où la Nature lui a donné la vie parmi mammifères, fougères et cristaux de roche.

Emanuele Sturlese© Emanuele Sturlese
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